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Le Nigéria, 5e puissance économique mondiale en 2075

L’Afrique représentée dans le top 10 des grandes puissances d’ici 2075. C’est le résultat de la projection de Goldman Sachs. Alors que le Nigeria devrait occuper la 5e place du classement, la France elle, dégringolerait loin du top 10. Les détails de ce nouvel ordre mondial.

Avec son rapport publié mardi 6 décembre, la très sérieuse banque américaine Goldman Sachs jette un pavé dans la mare. Le document de prospective met les actuelles grandes puissances devant leurs pires angoisses : celles liées à leur déclin. Pourtant inéluctable dès lors que l’apogée a été atteinte, ce dernier est repoussé avec la dernière énergie, notamment via des politiques natalistes plus ou moins efficaces à inverser la courbe démographique, en redoublant d’efforts dans la course aux ressources naturelles, ou encore, en se livrant à des guerres technologiques comme les conflits sino-américains cristallisés un temps par l’affaire Huawei, mais aujourd’hui par le dossier TSMC, du nom du fleuron taiwanais, leader mondial des semi-conducteurs.  

L’Afrique se hisse dans le top 10 d’ici 2075

Intitulé « The Path to 2075 », le rapport de Goldman Sachs prédit que le Nigeria et l’Egypte, respectivement 31e et 35e puissances économiques globales en 2022, devraient se hisser aux 5e et 7e places du classement en 2075. À moyen terme, c’est-à-dire d’ici 2050, la banque anticipe une ascension de l’Egypte au 12e rang et du Nigeria au 15e.

« Nos projections impliquent que nous avons dépassé le point culminant de la croissance potentielle mondiale. La majeure partie de ce ralentissement prévu est due à la démographie. La croissance de la population mondiale a été divisée par deux au cours des 50 dernières années. »

Les économistes de Goldman Sachs rappellent par ailleurs le lien entre croissance démographique et croissance économique. Projetant un déclin de la population globale, poussé par l’inversement de la pyramide des âges dans les pays riches, à contrario, le boom démographique prévu en 2050 en Afrique est le moteur du bond économique que le continent devrait réaliser d’ici la seconde moitié du siècle, comme il le fut pour l’Asie au XXe siècle.

Les États-Unis évincés par la Chine

Sans surprise, l’architecture économique mondiale devrait également être bouleversée au niveau de ses têtes de pont. Ainsi, le rapport anticipe-t-il l’installation de la Chine au rang de première puissance économique mondiale, au détriment des États-Unis et ce, bien avant 2075. En effet, le produit intérieur brut (PIB) de Pékin pourrait dépasser celui de Washington aux environs de 2035. À plus long terme, le PIB de l’Inde, actuellement 6e puissance économique mondiale juste devant la France, devrait dépasser celui des États-Unis d’ici 2075.

Loin d’être cantonné à l’Amérique, le déclin des puissances occidentales se généraliserait. Ainsi, l’Allemagne et la France, actuellement 4e et 6e puissances économiques globales dégringoleraient à la 9e place pour la première et à la 15e pour la seconde. Comme le Japon, aujourd’hui classé 3e, et prévu occuper la 12e place, d’ici 2075 la France quitterait le top 10 des puissances économiques mondiales.

Produit par une banque d’investissement aux fins de guider les placements de ses clients, le rapport « The Path to 2075 » met en lumière des prévisions, en toute probabilité, déjà anticipées par des rapports confidentiels produits par les organes de prospective des puissances publiques. Révélées par une institution privée, ces tendances à moyen et long terme éclairent les nouvelles alliances et rivalités géopolitiques observées à travers le globe. Elles incitent aussi l’Afrique à prendre conscience de son potentiel et à chérir sa puissance démographique. Décriée par certains partenaires de développement, elle met davantage à nu leurs craintes de déclin que les dangers supposés liés à la natalité africaine.  

Teria News

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