Ici pas de balles, mais plusieurs centaines de morts. Au Nigeria, des inondations meurtrières ont fait 600 victimes et 1.5 millions de déplacé dans les États côtiers du sud du pays. Une crise humanitaire inédite pour le géant africain.
Aux côtés des conflits armés et politiques, il est un fléau qui endeuille les familles par milliers tous les ans. Alors que les financements promis aux pays du Sud tardent à arriver et que la décarbonation des économies riches avance difficilement, l’urgence climatique se fait de plus en plus palpable. Particulièrement en Afrique qui subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique quand elle n’y contribue qu’à hauteur de 3%.
Après le Pakistan qui a dénombré plus de 1700 morts à cause des inondations, le cas du Nigeria est un des derniers exemples de l’exposition croissante des pays du Sud au changement climatique.
Un fléau ancien, aux conséquences aujourd’hui historiques
Première économie d’Afrique et puissance démographique en plein essor, le Nigeria est, à plusieurs égards, un colosse aux pieds d’argile dont les fragilités ne cessent de surprendre.
Depuis le mois de juin, des inondations meurtrières ont fait 600 morts. « 2400 autres personnes ont été blessée », a affirmé dimanche sur Twitter le ministère nigérian des Affaires humanitaires. De plus, les eaux ont fait plus d’1.5 millions de déplacé dans les États côtiers du sud du pays, principalement dans l’État de Bayelsa où la moitié de la population a fui.
Ces inondations ont par ailleurs enclenché un cycle funeste. En plus d’accroitre les risques d’épidémie, la montée des eaux devrait en effet aggraver l’insécurité alimentaire et l’inflation qui frappent déjà le pays. D’autant que les inondations ont détruit plus de 110 000 hectares de terres agricoles. Une catastrophe humanitaire.
Et le Nigeria n’est pas au bout de ses peines. Des pluies abondantes sont attendues dans les prochains jours. Les autorités locales appellent à l’évacuation des populations résidant près de cours d’eau, victimes potentielles de crues exceptionnelles. Sont concernés les États d’Anambra, Bayelsa, Cross River, Delta et Rivers.
En outre, au Tchad voisin, « près de 1 001 791 personnes ont été affectées » par des inondations, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Les eaux y ont « englouti plus de 465 000 hectares de champs et 19 000 têtes de bétail », a annoncé le président de Transition dans un discours donné le 19 octobre. L’état d’urgence a été déclaré dans un pays également en proie à de graves troubles politiques, issus de la contestation du maintien au pouvoir de Mahamat Déby. Les derniers bilans officiels font état de 50 morts et 300 blessés.
Teria News