Le Sénégal ne détient que « 10% sur les ressources pétrolières et gazières », dénonce Ousmane Sonko. Symbole du néocolonialisme économique qui paupérise l’Afrique, l’opposant en fait un fer de lance dans sa conquête du fauteuil présidentiel en 2024.
C’est un secret de polichinelle, l’Afrique et ses enfants ne tirent aucun bénéfice, ou presque, de ses ressources. Leur partage inique entre entreprises extractrices, dans une large majorité étrangères, et puissances publiques, est une des principales causes de la paupérisation des peuples. Scellé par des contrats léonins, ce pillage légal des richesses du sous-sol africain nourrit une colère, encore sourde, contre les « partenaires économiques » du continent noir, mais aussi contre sa classe politique, caution de la spoliation des peuples. Toutefois, sur un continent en pleine ébullition, cette colère menace d’éclater.
Écouter aujourd’hui ou hypothéquer demain
Dans un tel contexte éruptif, les déclarations de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko pourraient servir de catalyseurs. Au mieux à un processus de relecture porté par une nouvelle génération de dirigeants, au pire à une rupture du pacte social, déjà fragile, qui lie gouvernants et gouvernés. « Les plus grands pays de ce monde ont su surmonter leurs défis et se développer, sans que leurs dirigeants n’aillent quémander de l’aide dans les rencontres internationales. Tels doivent être nos objectifs puisque la seule voie demeure la prise en main de notre destin, notre souveraineté », a-t-il estimé lors d’un entretien accordé à la chaîne Youtube de Jotna.
« Des pays comme le Qatar, ce pays, petit par la superficie, Dubaï, l’Arabie Saoudite, ont une place privilégiée sur l’échiquier mondial parce qu’ils ont jalousement préservé la souveraineté de leurs ressources. En plus des ressources pétrolières et gazières, nous avons la richesse du sol et le climat propice en plus. Malheureusement nous ne détenons que 10% sur ces ressources pétrolières et gazières » […] « Construire un pays, passe nécessairement par la mise en place d’infrastructures économiques (agriculture, industrie, notamment), et une bonne offre de biens et services publics. Notre combat c’est de refuser que des mercenaires nationaux ou étrangers s’approprient nos ressources et toutes les retombées et opportunités économiques afférentes »
Ousmane Sonko
« Moi président… »
Sa liste Yewwi Askan Wi disqualifiée lors des dernières législatives, Ousmane Sonko a essuyé un revers de taille dans son bras de fer contre le président Macky Sall. S’il a dû renoncer à la primature, héritée par Amadou Ba, le leader du Pastef et maire de Ziguinchor garde ses yeux sur l’objectif : la magistrature suprême.
Lancé le 15 octobre, son réseau des élus locaux du Sénégal est sa nouvelle machine politique. Couplé à une tournée nationale « de consultations et de concertations avec les populations », il est le cadre d’un partage d’expériences entre élus de tous bords visant à optimiser « l’économie sociale et solidaire » ou « le potentiel agricole des communes ». Mais à 16 mois de la présidentielle de 2024, il est également un instrument de conquête territoriale.
Teria News