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Un nouveau rideau de fer s’abat-il sur l’Europe ? Analyse d’Emmanuel Caulier    

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teria terianews
mars 30, 2022
Un nouveau rideau de fer s’abat-il sur l’Europe ? Analyse d’Emmanuel Caulier    

« Les Russes ont à tort ou à raison, peur de la thèse du grand échiquier de Brezinski qui imagine la dislocation de la Russie et la prévarication de ses richesses. […] La guerre s’arrêtera si le Donbass est une zone sécurisée et si l’Ukraine est une zone tampon neutre et non membre de l’OTAN quand bien même entre-t-elle dans l’Europe », estime Emmanuel Caulier. Conseiller spécial du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques de Dakar, Avocat à la Cour d’appel de Paris, Conseil à la Cour Pénale Internationale et Directeur de la collection « Diplomatie et Stratégie » des éditions de l’Harmattan, Emmanuel Caulier répond aux questions de Teria News.  

L’agression de l’Ukraine par la Russie met un terme à l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale. De quel nouvel équilibre va accoucher ce conflit ?

L’agression qui vise à détruire ou contrôler l’Ukraine, de la même façon que la tentative d’affaiblir la Russie par tous les moyens, porte indistinctement le nom de guerre, ce qui, selon la doctrine réaliste, engage les relations internationales dans un état d’anarchie. Cette anarchie aurait, selon vous, brisé l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale. Cet ordre autrement dénommé « pax americana », se traduisant plus concrètement par l’empêchement de toute guerre directe entre les deux grands, et par la limitation des guerres d’ajustement, aurait ainsi trouvé son terme.  

À ce stade, on doit convenir effectivement, si l’on pense ordre international par « hiérarchie des puissances », que la suprématie américaine n’a pas empêché ni le déclenchement ni le développement d’une guerre en Ukraine, que l’on peut, sous un certain angle, qualifier d’« ajustement ». D’une certaine façon l’absence d’engagement armé des Américains permet la guerre et leur soft Power n’est pas suffisant à l’empêcher. Les Américains ne sont plus les gendarmes du monde. Mais, il est encore vrai de dire que, pour l’instant, il n’y a pas, de confrontation entre les deux grands tant qu’ils ne s’impliquent pas davantage. La brisure n’est donc qu’une fêlure de type Corée, Vietnam, Afghanistan, Irak, avec cette double incidence, que nous sommes géographiquement en Europe et dans ce que les Russes identifient comme leur « étranger proche ». Ceci étant, les États unis peuvent encore mettre une limite à l’intervention armée de la Russie en s’impliquant davantage pour Kiev par exemple (bien que l’idée que la Russie cherche à prendre Kiev, la capitale, est typiquement occidentale), ce qui aurait pour désavantage de donner un signal de généralisation de la guerre. La fêlure est donc en observation, oscillant entre aggravation possible et guérison probable. L’ordre international ploie, mais tient.

En pensant ordre international par « équilibre » des puissances, vous écartez l’approche de l’ordre par la « hiérarchie » des puissances ou par l’idée d’unipolarité, pour raisonner, en réalité, avec une approche française du multilatéralisme, qui assimile l’ordre mondial à un équilibre multipolaire. Cette approche offrirait, à la fois, un schéma de prévention et un contexte de résolution des crises. Avec cette lecture, parce qu’aucune puissance ne cherche actuellement à le changer, et parce que le système international est mis à l’abri par Américains et Chinois d’une guerre générale, il faut convenir que la trêve générale étant maintenue, l’ordre international là encore demeure.

Malgré la condamnation massive de l’intervention russe en Ukraine à l’Assemblée générale des Nations unies, en dehors de l’Occident, les peuples se veulent non alignés. Quel impact peut avoir cette fracture ?

Avec le recul de l’observateur objectif, on peut donc convenir que le système international n’a pas réellement changé, mais il faut admettre qu’il n’est pas tout à fait identique à celui d’hier. La photographie la plus claire que nous ayons du mouvement discret qui s’opère est bien le vote au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale des Nations unies. L’Inde et la Chine (40 % de l’humanité) se sont abstenues au Conseil, tandis que 40 pays, représentant démographiquement au moins 59 % de la population mondiale, qui se sont abstenus de condamner l’intervention russe ou ont voté pour soutenir la Russie à l’Assemblée générale, donnent un arrêt sur image de l’état des alliances, contralliances et neutralités. On y découvre que la Russie n’est pas si isolée que cela est claironné, on y voit plus de multipolarité que d’unipolarité ou de bipolarité et un monde plus complexe qu’il n’y parait. Par ailleurs, l’accélération militaire, économique, gazière, diplomatique de l’alignement sino-russe est un marqueur fort. Le point de fuite de la perspective de ce que vous appelez le nouvel équilibre du monde est donc à chercher en Asie. Comme l’affirme Héraclite d’Ephès « Rien n’est permanent sauf le changement ».

La fracture des non-alignés, avec l’Afrique en tête de proue, bien que minimisée en Occident, est en réalité centrale, elle est un témoin de l’oscillation de l’influence produite par les États-Unis, la Chine, et la Russie sur le reste de la planète politique. Comme l’explique si bien Stephen M. Walt, dans The Origins of Alliances, pour assurer leur sécurité, la plupart des États pratiquent ordinairement une politique de bandwagoning c’est-à-dire de soutien, voire d’allégeance, à la puissance hégémonique, dont la suprématie aurait dû être confirmée si la politique d’équilibre prévaut. Le fait nouveau est non seulement la dissémination des allégeances ou pire encore l’absence d’allégeance, ce qui cache peut-être leur mutation silencieuse, et ce qui traduirait, d’une certaine façon, l’érosion tacite de la suprématie américaine. Cette érosion, si elle était annonciatrice de la fin du déséquilibre unipolaire, serait effectivement un évènement de classe historique. Enfin la Turquie, qui se vit comme héritière consciente de l’Empire ottoman, s’affirme comme acteur central dans une médiation à enjeux mondiaux, ce qui n’est pas rien. « Si tu n’espères pas tu ne rencontreras pas l’inespéré ».

Sommes-nous à nouveau en Guerre froide ? Finalement, s’est-elle jamais terminée ? 

Après « le rideau de fer s’abat sur l’Europe » de Churchill, et l’affaiblissement de la Grande-Bretagne, c’est la pax americana qui s’est imposée durablement. Avec l’effondrement du mur et la pérestroïka, la non-crédibilité du défi russe à l’hégémonie américaine a, d’une certaine façon, mis un terme à la Guerre froide.

C’est le retour de la puissance russe à l’épicentre de la scène géostratégique et la mécanique résurrection du face-à-face nucléaire avec les États-Unis, qui régénère ce rapport de force fondé sur la dissuasion. Elle reste froide puisque la doctrine Biden est claire dès le début : pas d’implication directe de soldats américains en Ukraine, respect des engagements américains vis-à-vis des alliés de l’OTAN, importance de la réponse diplomatique collective à la Russie. Depuis la fin de la Guerre froide en effet, les démocrates rejettent la militarisation de la politique étrangère, dont les effets ont été, pour eux, contreproductifs pour la puissance américaine dans le monde. Biden a vécu l’Irak, les Balkans, et surtout le retrait d’Afghanistan comme une catastrophe. L’indicateur de température admet que le froid n’est toutefois pas absolu, puisque Washington vient d’apporter 800 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, permettant le transfert direct de 800 Stingers, 2000 Javelins, ainsi que 6000 lance-roquettes AT4.

Dans le scénario toutefois, où la guerre ne se terminerait pas par un traité de paix et une neutralisation de l’Ukraine, mais par une domination russe de l’espace ukrainien, il est prévisible que ce soit Poutine qui transforme la frontière en une ligne nucléarisée pointée vers les pays de l’OTAN, inversant le sens de la menace. À ce moment-là, il serait fondé de dire que le rideau de fer se mettrait à redescendre sur l’Europe et donc à admettre que le concept de guerre froide n’était pas mort, mais en hibernation. Il est trop tôt pour le dire.

La question à un million de dollars : que cherche Vladimir Poutine ?

Chercher à comprendre le point de vue russe est trop rare côté occidental. Outre la profondeur historique des liens, qui ont lié dès le berceau, la Russie à ses sœurs biélorusse et ukrainienne, il est évident que la Russie est venue voler au secours de populations russes qui étaient martyrisées et menacées de purification ethnique. Les Russes volent tout simplement au secours de Russes (selon les principes « état de nécessité » et « responsibility to protect »).

Par ailleurs, il est depuis l’agression allemande de la Grande Guerre, une constante de la psychologie russe, qu’un envahisseur peut venir de l’Ouest et que l’avancée de l’OTAN vers les frontières russes constitue une menace. Les Russes ont à tort ou à raison, peur de la thèse du grand échiquier de Brezinski qui imagine la dislocation de la Russie et la prévarication de ses richesses. À partir du moment où l’on saisit la profondeur de ces constantes cérébrales, on peut concevoir que les Russes veulent à leur frontière immédiate une zone qui les protègent ou zone tampon. Poutine qui donne à cette approche un visage et une voix, cherche donc la sécurité des populations russophones ukrainiennes et des populations russes. La guerre s’arrêtera si le Donbass est une zone sécurisée et si l’Ukraine est une zone tampon neutre et non membre de l’OTAN quand bien même entre-t-elle dans l’Europe. Le reste relève de l’imagination, cette « folle du logis », ou de la propagande de guerre et de la diabolisation de l’adversaire, toutes aussi sources d’égarement.

Quel regard portez-vous sur les sanctions économiques occidentales votées contre la Russie ? Portent-elles les germes d’une escalade militaire ? 

K. N. Waltz nous a appris que chaque État doit, pour assurer sa sécurité face à la politique de puissance d’autrui, pratiquer une politique du self-help, qui consiste selon Aron plus concrètement, à empêcher tout autre État « d’accumuler des forces supérieures à celles de ses rivaux coalisés ». En appelant le monde entier à sanctionner économiquement la Russie, ou en communiquant directement avec les parlements, le président ukrainien, cherche non seulement la victoire par l’image et la communication, il cherche aussi à coaliser des forces autour de lui, mais surtout à accumuler in fine des forces supérieures à celle de la Russie. Seule une telle politique serait susceptible de réaboutir à un équilibre des puissances fondé sur l’équilibre des intérêts. C’est ainsi que dans son ouvrage « Diplomatie », H. Kissinger note, au sujet du système international à venir, que « l’ordre devra surgir […] de la conciliation et de l’équilibre d’intérêts nationaux concurrents ». C’est ainsi que faute de pouvoir accumuler des forces militaires autour de lui, le président ukrainien attise tous azimuts le feu des sanctions économiques cherchant désespérément le point décisif de Clausewitz : « Quand la supériorité absolue n’est pas possible, vous devez rassembler vos ressources pour obtenir la supériorité relative au point décisif. »

De façon très pragmatique, il faut observer, toutefois, et à contrecourant de la doxa, que, quel que soit le théâtre de tension ou de crises ou de guerre sur la planète – pensons Corée du Nord, Iran, Syrie, etc. –, que les sanctions économiques ne marchent pas. Dire que la dissuasion par les sanctions économiques est toujours un échec à empêcher la guerre, vaut constat en Ukraine comme ailleurs.

Mais, évoquer les sanctions ne peut se faire honnêtement, sans dénoncer leur effet « double tranchant ». L’offre d’énergie fossile, pétrole, gaz et charbon, l’offre de denrées alimentaires comme le blé, d’intrants agricoles (potasse, engrais azotés) et industriels (nickel, titane), qui forment l’essentiel des exportations de la Russie, sont toutes fortement réduites. Les prix mondiaux augmentent déjà et augmenteront constamment avec la durée du conflit, contribuant à confronter l’économie mondiale à la baisse de l’offre, à des pénuries de composants, à l’allongement de délais de livraison, tout ceci conduisant à des phénomènes de stagflation. Avec ses trains aveugles de sanctions, le monde travaille à des pertes d’emploi, à la baisse de profits des entreprises, à l’envolée des déficits budgétaires. Les sanctions affaiblissent donc autant ceux qui les émettent que ceux qui les reçoivent. Elles sont in fine une solution, pour ceux qui s’enrichissent, États-Unis et Chine, une bêtise pour l’Europe qui fabrique avec son consentement sa propre faillite.

L’échec des sanctions économiques pourrait-il être le marchepied du passage de la guerre économique à la guerre armée ? Dans le cas présent, il est évident que seule une puissance militaire de la classe de celle des États-Unis peut stopper la guerre en s’ingérant militairement dans le conflit. Seule la force armée pourrait ainsi arrêter la force armée. Cette possibilité étant quasi nulle, l’escalade militaire est improbable. Croyons donc Clausewitz qui affirme qu’« En aucun cas, la guerre n’est un but par elle-même. On ne se bat jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix. »

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