Mercredi soir, Bamako a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les « assassinats » de ressortissants mauritaniens. Allié stratégique du Mali face aux sanctions de la CEDEAO, la Mauritanie avait vivement fait part de son indignation.
C’est un dossier prioritaire pour Bamako. Privé de l’accès à ses voisins membres de la CEDEAO depuis le 9 janvier, le territoire mauritanien et ses ports, mis à disposition par Nouakchott après la mise au ban communautaire du Mali, sont une véritable corde de vie. Enclavée, l’économie malienne, notamment les exportations de coton, ne survivrait pas à une brouille avec la Mauritanie, jusqu’ici si bienveillante.
Partageant plus de 2000 km de frontière avec le Mali, la Mauritanie a accusé les autorités maliennes de « crimes récurrents » contre ses ressortissants. Mardi 8 mars, Nouakchott a même convoqué l’ambassadeur du Mali en Mauritanie pour répondre de l’assassinat de 35 civils mauritaniens dans les villes frontalières de Bassikounou et Fassala. Mercredi soir, Bamako a annoncé qu’« une enquête sera ouverte pour élucider la situation ». « À la suite de cet incident, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta a échangé avec son homologue de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheickh El-Ghazouani », indique également le communiqué malien. Pour Bamako, il faut éteindre le feu au plus vite.
« Le Mali trouve, une fois de plus, troublant la survenance de ce genre d’incidents malheureux au moment où ce pays frère et ami, la République islamique de Mauritanie apporte son soutien particulièrement pour l’approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA »
Dans un contexte de crise diplomatique avec ses alliés traditionnels, le « trouble » exprimé en des termes diplomatiques par Bamako, laisse entrevoir ses suspicions sur la temporalité de ces incidents. En d’autres termes, le Mali semble y voir une nouvelle tentative de déstabilisation et d’isolement de la part de ses adversaires politiques.
À « ce stade, aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes (FAMa) qui respectent les droits humains et agissent toujours avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme. En outre, les autorités maliennes ne ménageront aucun effort pour rechercher et retrouver les coupables de ces crimes odieux pour les traduire devant les juridictions compétentes », rassure Bamako qui dépèche une délégation en Mauritanie pour renforcer les relations bilatérales.
Teria News