Jeudi, un nouvel agent d’African Parks a été tué dans le Parc W. Après la double explosion de mardi dont le bilan a été revu à la hausse, cette semaine est la plus meurtrière sur le front du terrorisme.
Entre mardi et jeudi, le bilan des victimes du terrorisme dans le Parc W a été revu à la hausse. Dans un communiqué publié à l’issu du Conseil des ministres extraordinaire de jeudi, les autorités béninoises font état de 9 morts : 8 employés d’African Parks, la société Sud-africaine chargée de la gestion de la partie béninoise du Parc parmi lesquels figure un instructeur français (ancien militaire), et un soldat béninois. Le gouvernement ajoute que jeudi, un autre employé d’African Parks a été victime d’un engin explosif alors qu’il effectuait une patrouille de reconnaissance.
Alors que les autorités évoquent l’explosion de mines artisanales pour expliquer la mort de ces 9 personnes dans le Parc W mardi 8 février, African Parks avait parlé d’une embuscade.
Exprimant ses condoléances aux familles de victimes, le gouvernement annonce des « mesures de soutien aux familles de ceux qui pourraient arriver au sacrifice suprême ».
Le « point triple », centre d’attention des autorités
À cheval sur le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, le « point triple » devrait désormais concentrer les efforts gouvernementaux en matière de prévention et de riposte aux attaques terroristes. Pour mener à bien leur stratégie, les autorités béninoises devront approfondir leur coopération militaire avec leurs voisins burkinabè et nigérien. Un dossier qui apparait n’être encore qu’à l’état de chantier.
Outre la réception prochaine de nouveaux équipements de pointe déjà évoquée dans de précédents communiqués, le gouvernement béninois ne fait pas de réelle annonce. À cet égard, la réunion de crise de jeudi semble davantage avoir été convoquée pour rassurer la population. En effet, les béninois qui pensaient la menace terroriste loin de leur réalité, circonscrite à la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger), sont en état de choc devant la récurrence des attaques sur leur sol. Cette semaine est la plus meurtrière et marque une accélération du rythme des attaques terroristes au Bénin. Se voulant rassurantes, les autorités appellent les béninois à « vaquer normalement à leurs occupations ».
En France, le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste », confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’ambassade de France au Bénin a pour sa part, publié un communiqué déconseillant « formellement » à ses ressortissants « de se rendre dans les zones frontalières du Burkina Faso, d’une grande partie du Niger et d’une partie du Nigeria, y compris les parcs nationaux de la Pendjari et du W, et les zones mitoyennes à ces parcs. » Un coup dur pour le tourisme national, en particulier après les investissements massifs consentis par le président Talon pour dynamiser le secteur.
Teria News