Bamako a décidé d’expulser l’ambassadeur français au Mali. Joel Meyer a 72 heures pour quitter le territoire malien.
La crise diplomatique entre le Mali et la France a franchi un nouveau palier ce lundi 31 janvier. Via un communiqué lu à la télévision publique (ORTM), Bamako vient d’annoncer l’expulsion de l’ambassadeur français au Mali. Joel Meyer a 72 heures pour quitter le territoire malien.
Le diplomate fait les frais de la dernière passe d’armes entre Bamako et Paris. Les autorités maliennes de Transition ont décidé de ne pas laisser passer les propos tenus par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées, Florence Parly. Ces derniers avaient qualifié les autorités de Transition d’illégitimes.
« Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour […], l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale [et] qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures »
Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
Joel Meyer a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale pour s’expliquer sur leurs propos.
Rappelons que suite au retrait de troupes danoises (après deux injonctions de Bamako), Jean-Yves Le Drian avait dénoncé une « junte […] illégitime » qui prend des « mesures irresponsables ». Vendredi, il a encore estimé que la situation au Mali était devenue « intenable » et que le gouvernement malien était « hors de contrôle ». Sa collègue, Florence Parly, avait pour sa part accusé les autorités de Transition de multiplier « les provocations ».
L’avenir de la présence militaire française au Mali étant hypothéqué par le renforcement de la coopération Mali-Russie et par la difficulté de Paris à mobiliser ses partenaires européens dans le cadre de la Task force Takuba, la France et ses alliés se sont donnés deux semaines réévaluer leur engagement militaire sur le territoire malien. Ce nouveau pic dans la crise Bamako-Paris pourrait accroitre la pression sur Barkhane.
En réponse à l’expulsion décidée par les autorités maliennes, la France rappelle son ambassadeur au Mali, tout en maintenant son engagement « en faveur de la stabilisation du Sahel », selon un communiqué du Quai d’Orsay.
Teria News
