Suite à une seconde injonction malienne publiée mercredi, le Danemark a annoncé ce jeudi 27 janvier, le retrait de ses troupes du Mali.
Il aura fallu deux communiqués officiels du gouvernement malien pour que le Danemark consente à retirer ses 90 soldats dépêchés dans le cadre de la force antiterroriste Takuba, pilotée par la France. L’annonce a été faite par le chef de la diplomatie danoise ce jeudi 27 janvier.
Après un échange sinon houleux, du moins ferme entre les deux pays, mais aussi entre les 15 Etats parties à la force Takuba et le Mali via un communiqué conjoint, ce retrait danois est une victoire diplomatique pour le gouvernement malien qui s’affirme et fait valoir sa souveraineté.
« Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair où ils ont réaffirmé que le Danemark n’est pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats »
Jeppe Kofod, ministre danois des Affaires étrangères
Cet épisode dénote d’un malaise croissant entre d’une part, les partenaires sécuritaires européens présents au Mali, en particulier la France et d’autre part, les autorités de Bamako. Il pourrait également augurer d’un démentèlement progressif de Takuba, notamment après l’annonce du retrait définitif de la Suède. Ce, d’autant que Paris, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, s’est empressée de dénoncer une « junte […] illégitime » qui prend des décisions « irresponsables ». La veille, Abdoulaye Maiga, le porte-parole du gouvernement malien avait invité Florence Parly à se taire, après que la ministre française des Armées ait estimé que le Mali multipliait les « provocations ». Jusqu’où ira la surenchère?
Rappelons que la force Takuba, portée à bout de bras par la France et appelée à succéder à Barkhane, souffre du manque d’engagement des pays européens partenaires. Alors que ces derniers, même membres, rechignaient à envoyer leurs troupes (l’envoi de soldats étant, outre l’accord politique, conditionné à un soutien parlementaire), ils ont récemment été échaudés par l’arrivée de troupes russes au Mali. Cette série d’évènements fait peser une grande incertitude sur l’avenir de la force Takuba.
Teria News