Les autorités maliennes de transition ont exigé le départ « immédiat » des militaires Danois de la force Takuba. Bamako affirme que le Danemark a détaché ses troupes au Mali sans accord bilatéral avec les autorités nationales.
Ce sont 90 soldats de la force Takuba qui sont sommés de quitter le territoire malien. Dans un communiqué lu à la télévision nationale lundi 24 janvier, le gouvernement malien affirme que « ce déploiement est intervenu sans son consentement ».
L’arrivée du détachement Danois a été annoncée la semaine dernière. Il s’agit pour la plupart de soldats d’élite et de chirurgiens militaires sensés grossir les rangs de la force Takuba dans la zone des trois frontières, plus précisément à Ménaka (nord du Mali).
« Nous sommes présents via une invitation claire du gouvernement de transition malien (…) avec nos alliés européens, la France en pointe », a estimé le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod. « La junte multiplie les provocations », a déclaré mardi la ministre française des Armées, Florence Parly qui a lancé des concertations approfondies avec les pays participant à la task force.
Initiative française, la force Takuba a été lancée en mars 2020. Groupement de 14 pays européens dont la France peine à mobiliser les troupes, la force Takuba (composée de 900 hommes), est appelée à succéder à Barkhane. Sa montée en puissance, tributaire de l’engagement des pays partenaires, a, dès le départ, semblé compromise par le manque d’enthousiasme des États membres. Aujourd’hui, elle l’est d’autant plus que le 14 janvier dernier, la Suède, premier contributeur de la Task force après la France avec 150 soldats, a annoncé son retrait dans le sillage de l’arrivée de soldats russes sur le territoire malien et des sanctions internationales qui s’ensuivirent. D’autres pays pourraient suivre l’exemple suédois, ce qui met en péril Takuba, sans base réelle depuis que le Niger a renoncé à accueillir son QG, et par richochet, l’avenir de la présence militaire française au Sahel.
Ajoutée au putsch burkinabè, cette nouvelle crise diplomatique entre le Mali et une force antiterroriste pilotée par la France est un camouflet pour Paris, amplifié par sa présidence du Conseil de l’Union européenne.
Teria News