Bravant les sanctions et la levée de boucliers occidentale, Bamako et Wagner auraient déjà signé un accord prévoyant notamment le déploiement de 500 instructeurs russes au Mali. Une gifle diplomatique qu’Emmanuel Macron a voulu éviter en annulant sa rencontre avec Assimi Goïta ?
L’histoire a montré que Vladimir Poutine répond mal aux intimidations. Que ce soit en Ukraine, Syrie ou en Libye, le maître du Kremlin a révélé son goût du risque quitte à s’attirer l’opprobre de l’Ouest. Moscou a assumé son isolement diplomatique jusqu’à s’imposer comme un interlocuteur incontournable et une véritable capitale géopolitique. La Russie excelle dans le répertoire confrontationnel, mais Paris, Bruxelles et Washington semblent l’avoir oublié.
Sanctions de l’Union européenne (UE), annonce de la visite d’Emmanuel macron depuis avortée et mises en garde américaines contre Wagner, le tir groupé orchestré par le Quai d’Orsay a fait un flop. S’il a eu quelque effet, c’est d’aiguiser l’appétit du Kremlin et de réveiller son goût du risque. Africa Intelligence, connu pour ses entrées dans les cercles diplomatiques, affirme que la collaboration entre Bamako et Wagner est actée, le contrat prévoyant notamment le déploiement de 500 instructeurs russes au Mali chargés de former les Forces armées maliennes et d’assurer la sécurité des dirigeants de la Transition.
Vers un désengagement français du Mali?
Un tournant majeur dans l’histoire entre le Mali et la France qui a provoqué la convocation d’un Conseil de défense consacré au Mali ce 22 décembre. Mais retranchée à Gao après avoir quitté les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, que peut encore la France ? N’a-t-elle pas déjà abattu ses dernières cartes diplomatiques et militaires ?
Une fois Wagner déployé sur le territoire malien, quel sera le visage de la lutte antiterroriste au Mali ? Difficile d’entrevoir une collaboration entre Barkhane, la MINUSMA et les combattants de Wagner après les prises de positions tranchées des Nations unies et la France. La dernière ayant décrit l’implication de Wagner comme une « ligne rouge » « absolument inconciliable » avec la présence de Barkhane, ira-t-elle jusqu’à se désengager totalement ou rétropédaler ? Coutumier du mouvement, réajustement fréquent de ses nombreux coups de bluff au Sahel, Emmanuel Macron est dos au mur et doit se prêter à un véritable exercice d’équilibriste.
Par ailleurs, l’annonce du déploiement des mercenaires de Wagner éclaire les motifs de l’annulation par l’Elysée de la visite d’Emmanuel Macron au Mali. Le président français aurait essuyé une humiliation qui l’aurait poursuivi jusqu’en avril 2022.
Après la Libye, le Mozambique et le Soudan, la Russie consolide sa présence en Afrique via la firme Wagner.
Teria News