La Russie annonce la livraison de quatre hélicoptères Mi-171 au Mali. S’estimant abandonnée « en plein vol » par la France, Bamako avance lentement ses pions vers l’Est de l’Europe. Sergueï Lavrov promet que Moscou apportera son « soutien tous azimuts » au Mali.
Après la livraison de quatre hélicoptères le premier octobre dernier, le Mali a reçu quatre autres hélicoptères Mi-171 dans le cadre de sa coopération avec la Russie.
Si cette deuxième livraison s’est déroulée le 26 novembre, elle a été moins médiatisée que la première, au point de ne faire l’objet d’un communiqué officiel de la partie russse que plusieurs jours plus tard. Une discrétion volontaire de la part des deux parties ?
« Le 26 novembre s’est déroulée la cérémonie officielle de remise de quatre hélicoptères russes de transport militaire Mi-171 aux forces armées de la République du Mali avec la participation du Président de transition Assimi Goïta et du Premier ministre Choguel Maïga »
Ambassade de Russie pour le Mali et le Niger, 29 novembre
Fer de lance du rapprochement entre Bamako et Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, alors en séjour en Russie, avait fait part des besoins du Mali en aéronefs et en instructeurs pour former les Forces armées maliennes (FAMa).
Après la levée de bouclier suscitée par les rumeurs sur l’imminence de la signature d’un contrat entre Bamako et la société paramilitaire russe Wagner, quasiment torpillé par Paris, la Russie et le Mali tentent de temporiser. En froid avec ses voisins de la CEDEAO, qui vient de voter de nouvelles sanctions contre les dirigeants de la Transition, et vilipendé par les puissances occidentales, principalement la France, Bamako fait profil bas et renforce ses liens diplomatiques avec tout État en mesure de faire contrepoids, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU. Militairement, cela se traduit par des livraisons au compte-goutte de matériel militaire et l’envoi discret d’instructeurs et conseillers techniques en attendant une accalmie.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a lui assuré que Moscou continuera d’apporter son « soutien tous azimuts » aux FAMa face aux défis sécuritaires posés par le retrait unilatéral, sans consultation préalable, de la France, notamment après l’annonce de la fin de l’opération Barkhane.
Rappelons que si Bamako consolide ses liens avec Moscou depuis le déclenchement de la crise diplomatique avec Paris, le Mali et la Russie entretiennent des relations depuis 1960.
Teria News