Plus de 6500 travailleurs migrants sont morts sur les chantiers de la coupe du monde 2022 FIFA au Qatar. Il s’agit principalement d’ouvriers africains et asiatiques. Un mondial au prix du sang à boycotter ?
Riche émirat gazier, le Qatar s’est émancipé de la tutelle des Émirats Arabes Unis, mais surtout de l’Arabie Saoudite, grand voisin et « grand-frère » étouffant de la région, par des alliances géopolitiques audacieuses quitte à contrarier Riyad, son puissant média Al Jazeera et ses acquisitions de clubs de football, dont le Paris Saint Germain, vitrine de sa détermination à exister dans le concert des nations, autrement que par les ressources de son sous-sol.
Pour le Qatar, investir dans le football n’est pas seulement le moyen d’assouvir une passion, mais une stratégie visant à surfer sur la cote de sympathie du « sport roi » pour rayonner sur la scène internationale. À ce jeu, se voir décerner l’organisation de la Coupe du monde FIFA 2022 a été un couronnement.
Mais de 2010 à aujourd’hui, que de scandales et de bilans macabres ! Plus de 6500 travailleurs migrants auraient perdu la vie sur les chantiers de construction des stades selon le journal The Guardian. Chaleur intense, chutes, insuffisances cardiaques, accidents de travail, les associations de défense des Droits de l’Homme, dont Amnesty International, dénoncent un carnage. Les victimes de ces conditions inhumaines viennent principalement d’Afrique et d’Asie, particulièrement maltraitées par les pétromonarchies où elles s’exilent en grand nombre pour exercer des métiers d’aide domestique.
Un mouvement de boycott est né au Danemark et en Norvège, de l’indignation du traitement par l’émirat de ses travailleurs. Après 2022, tout le monde pourra placer le Qatar sur la carte du globe, toutefois l’image du pays pourrait durablement pâtir des scandales qui ont entouré les travaux de préparation.
Teria News