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Seif al-Islam Kadhafi officiellement candidat à la présidentielle

C’est désormais officiel. Seif al-Islam Kadhafi est candidat à la présidentielle du 24 décembre prochain. Le salut de la Libye passe-t-il forcément par un Kadhafi ? Mais la tenue d’élections est-elle réaliste ?

Dix ans après la chute de Mouammar Kadhafi suite à une intervention des puissances occidentales sous mandat onusien, largement outrepassé avec l’assassinat du « Guide Libyen », personne ne semble avoir la clé du chaos libyen, à croire que personne ne la désire vraiment.

Depuis la rupture du pacte social par la mort de Mouammar Kadhafi, le pays est émietté par des affrontements tribaux, sur fond de rivalités entre puissances régionales et internationales (Egypte, Emirats Arabes Unis, France, États-Unis du côté du chef de guerre et homme de l’Est libyen, Khalifa Haftar ; Turquie, Qatar pour le Gouvernement d’Union Nationale du Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah).

Les élections de décembre, une gageure ?

Les incantations électoralistes des occidentaux, en particulier de la France, qui met en scène son leadership sur la Libye depuis l’ouverture du 3e Forum de la Paix de Paris, se heurtent au mur de la raison et de la réalité d’un territoire à unifier et pacifier avant la convocation du corps électoral, aujourd’hui estimé à 3 millions d’électeurs. Une véritable gageure, comme l’illustrent les réserves de l’organisation Human Rights Watch.

« Les autorités libyennes peuvent-elles garantir des élections sans coercition, discrimination et intimidation des électeurs, des candidats et des partis politiques ? […] Existe-t-il un plan de sécurité solide pour les bureaux de vote ? Le système judiciaire est-il en mesure de traiter rapidement et équitablement les litiges liés aux élections ? Les organisateurs des élections peuvent-ils garantir que des observateurs indépendants auront accès aux bureaux de vote, même dans les zones reculées ? »

Human Rights Watch

Le maréchal Khalifa Haftar est déjà candidat au fauteuil présidentiel, pour lequel il aurait renoncé au commandement de l’Armée nationale libyenne. Le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah devrait également afficher ses ambitions.

Lire ou relire: « Seif al-Islam à la conquête du fauteuil présidentiel »

Dans ce simulacre de contexte pré-électoral, la candidature de Seif al-Islam Kadhafi, bien qu’annoncée en août, arrive comme un cheveu sur la soupe des grandes puissances. Car n’en déplaise à l’Occident, le nom de Kadhafi est associé à la stabilité et le prénom de Seif al-Islam pourrait représenter l’espoir d’un retour à la paix. Elle reste toutefois ubuesque, l’homme étant sous le coup de plusieurs mandats d’arrêt. L’annonce de ce dimanche aura au moins le mérite de ramener le débat là où il doit se mener, c’est à dire, ni à Rome, Berlin ou Paris où les puissances occidentales se gargarisent de « conférences sur la Libye », mais bel et bien sur le sol libyen.

Teria News

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