« Un timbre, une histoire » : en 1986, le Bénin célèbre le 10e anniversaire de l’Union des Parlements Africains (UPA) avec l’émission d’un timbre spécial, à la gloire de la coopération panafricaine. L’UPA tient alors sa 9e conférence. Mais d’indépendances octroyées, à présidents et Parlements mal élus, il n’y a souvent eu qu’un pas. Alors quel crédit pour cette institution ?
« La coopération parlementaire pour la promotion de la paix, de la démocratie et du développement durable ». Le slogan de l’Union des Parlements Africains (UPA) éclaire d’emblée ses ambitions en termes de stabilité, bonne gouvernance et de vision de développement. Née le 13 Février 1976 à Abidjan, l’UPA se voit promouvoir l’unité d’action des Institutions Parlementaires ; devenir le creuset privilégié de réflexion entre Parlements Nationaux du continent ; travailler à la création d’une communauté juridique africaine ; et favoriser le dialogue entre les Parlements africains et les Parlements du reste du monde.
45 ans et 41 Parlements Nationaux membres plus tard, le bilan de l’UPA est mince.
Créée moins de 20 ans après les indépendances, aujourd’hui largement reconnues comme une mascarade, sinon pour les ex-joyaux de la couronne britannique, du moins en ce qui concerne les anciennes colonies françaises d’Afrique, l’UPA a vu le jour alors que le système de partis uniques dominait largement le panorama politique continental, également plombé par une longue période d’instabilité. Le décalage entre les ambitions et valeurs professées par l’UPA d’une part et les pratiques de gouvernance continentale d’autre part, est criant.
Difficile dès lors de lui accorder le crédit qu’elle revendique. D’autant que les citoyens dont elle affirme défendre les intérêts n’ont aucune connaissance ou presque de ses travaux, conclusions et réalisations. Des citoyens qui, pour la plupart, se reconnaissent rarement en un système de représentation basé sur des élections dont le « free and fair » (libres et équitables) légendaire n’a eu que peu de résonnance sous leurs latitudes. D’indépendances octroyées, à présidents et Parlements mal élus, il n’y a souvent eu qu’un pas. Alors vanter les mérites d’un cadre interparlementaire africain devient une tâche ardue.
En outre, le financement exogène de l’UPA, dépendante des bailleurs de fonds étrangers, ajoute à son discrédit et en fait un cheval de Troie. Un de plus, au service de l’ingérence des « partenaires » de l’Afrique dans ses affaires internes.
Teria News