« M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne ». Avec cette sortie du porte-parole du gouvernement ivoirien, les autorités de Côte d’Ivoire agitent clairement la menace de la prison contre Laurent Gbagbo. Une tentative d’intimidation face au ton résolument libre de l’ancien président ?
Laurent Gbagbo se lâche. Et c’est une constante depuis que son pied a de nouveau foulé la terre ivoirienne. Attaques contre l’impartialité de la Cour pénale internationale qu’il a clairement dénoncé comme un instrument utilisé pour l’écarter, lui qui avait osé se dresser contre de puissants intérêts étrangers, remise en cause des résultats de la présidentielle de 2010, plus récemment, lancement de son parti politique Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et évocation d’une éventuelle candidature en 2020. « Je n’exclus rien », avait-il répondu sur un média français lorsqu’interrogé sur ses ambitions en vue de la présidentielle de 2025. Eh puis il y a eu ses déclarations sur sa condamnation dans l’affaire dite du « casse de la BCEAO » : « Je n’ai jamais braqué une banque. La BCEAO a été braquée par pas mal de braqueurs, par des rebelles. Et c’est Gbagbo qu’on condamne à 20 ans ? On ne va pas me faire admettre ce qui est inadmissible. »
« M. Laurent Gbagbo a beau être étonné, il demeure poursuivi devant la justice ivoirienne. Je ne veux pas faire plus de commentaires sur les propos de M. Laurent Gbagbo, qui a beaucoup de conflits à régler, y compris des conflits avec sa propre personne. »
Amadou Coulibaly, parole du gouvernement ivoirien à la sortie du Conseil des ministres, mercredi 20 octobre
Il faut croire que la moutarde est montée au nez des autorités ivoiriennes, jusque-là silencieuses sur l’épée de Damoclès qui pend toujours au-dessus de la tête de Laurent Gbagbo. Certes, la possibilité d’une amnistie avait été évoquée par Abidjan, sans qu’aucune suite ne soit toutefois donnée depuis le retour de l’ancien président, comme si le pouvoir ivoirien avait souhaité maintenir un moyen de pression sur Laurent Gbagbo. Mais ce fut en vain. L’ancien chef d’État se sait intouchable et en profite allègrement. Il dit tout haut ce qu’il pense tout bas. À croire que les seules choses qui pourraient retenir sa verve sont les éventuelles représailles de sa liberté de ton sur ses proches.
Teria News