Mise en place d’un Pass sanitaire. À l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi 20 octobre, le gouvernement a décidé de « conditionner l’accès à tous les services publics […] à la présentation d’une preuve de vaccination ou d’un résultat PCR datant de moins de 48 heures. »
Le Bénin a décidé de durcir le ton. Face au faible taux de couverture vaccinale (263.442 vaccinés à ce jour dont 197.685 avec un schéma vaccinal complet), les autorités limitent l’accès aux services publics.
Afin d’atteindre une « couverture vaccinale satisfaisante pour la COVID-19 qui favorisera la reprise de toutes les activités économiques et le retour progressif à une vie normale sans exposer la grande masse à la contamination », le Conseil a décidé de « conditionner l’accès à tous les services publics, y compris dans les collectivités territoriales, à la présentation d’une preuve de vaccination ou d’un résultat PCR datant de moins de 48 heures », annonce le compte-rendu de la rencontre hebdomadaire des membres du gouvernement.
Le document invite « instamment » les « membres du Gouvernement, les responsables à divers niveaux des institutions publiques, ainsi que des structures déconcentrées et décentralisées », à « prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application sans faille des présentes dispositions. »
Une mesure applicable ?
La mesure contraint de facto les béninois, jusque-là, dans une grande majorité réticents, à se faire vacciner. Mais son application dépend également de la capacité des autorités à fournir des vaccins pour tous. Autrement dit, si les centres de vaccination venaient à se remplir dans les prochains jours, le Bénin pourrait-il vacciner tous ceux qui se présenteraient ? Par ailleurs, qui sera habilité à contrôler les Pass sanitaires ? Des membres des forces de l’ordre ou toute personne investie de ce pouvoir par une administration ?
En outre, le compte-rendu du Conseil des ministres ne précise pas la durée de cette mesure. Parce qu’elle restreint drastiquement les libertés individuelles, dans d’autres pays l’ayant adoptée, l’équivalent de la Cour constitutionnelle a exigé qu’elle soit limitée dans le temps. La question sera-t-elle dans les prochains jours, portée devant la Cour ?
Teria News