Les Talibans bientôt à l’ONU? Alors que la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte mardi 22 septembre à New-York, l’organisation est soumise à l’embarrassante question de l’intégration des Talibans qui y demandent une représentation officielle.
Déjà reconnus, même de façon tacite par les alliés de l’OTAN et par d’autres puissances comme la Chine et la Russie, les Talibans recherchent un autre niveau de reconnaissance, celui de la « Communauté internationale ». C’est en effet le sens de la démarche faite auprès de l’ONU, alors que l’organisation a donné le coup d’envoi de sa rentrée diplomatique. La 76e session de son Assemblée générale s’est ainsi ouverte mardi selon un format hybride : à la fois présentiel et virtuel.
En dépit de la perte d’influence de l’organisation, ce rendez-vous annuel demeure un marqueur diplomatique. Rien d’étonnant à ce que les nouveaux maîtres de Kaboul convoitent une place à la tribune des Nations unies, d’autant qu’Antonio Guterres avait déjà appelé à un dialogue avec les Talibans. Ces derniers ont d’ores et déjà nommé leur porte-parole politique à Doha en tant qu’émissaire.
Probablement pas de Talibans à l’ONU avant 2022
Les Talibans devront attendre la fin d’un processus qui pourrait prendre plusieurs mois. Leur requête sera étudiée par une commission spécifique composée de neuf pays, dont les États-Unis, la Chine et la Russie, a indiqué un porte-parole du Secrétaire général, Farhan Haq.
Impossible de relever l’incongruité de la reconnaissance d’un régime villipendé et combattu il y a 20 ans. Les mêmes Talibans qui coupent des mains au nom de la sharia, densifient le trafic de drogue régional et mondial avec la culture de l’opium par ailleurs ressource principale de leur régime, qui maintiennent un joug avilissant sur le cou des femmes, sont aujourd’hui devenus fréquentables au point d’être admis dans les salons feutrés des chancelleries et à la tribune de l’ONU. Accorder une place au régime Taliban sans contrepartie, sous prétexte de pouvoir ainsi exercer une plus grande pression sur eux afin de les pousser vers le respect des Droits Humains, revient à fouler aux pieds la Charte des Nations unies et à ravaler aux yeux de l’Histoire les dénonciations de leurs exactions.
En attendant, la mission de Ghulam Isaczai, ambassadeur de l’ancien régime Afghan à l’ONU est « considérée comme terminée » et celui-ci « ne représente plus l’Afghanistan », a indiqué Farhan Haq. Il devrait toutefois prendre la parole lors du dernier jour de l’Assemblée générale, le 27 septembre.
Teria News