Formé vendredi, le gouvernement Choguel Maïga I marque un retour des militaires aux postes clés: défense, sécurité et réconciliation nationale. Le colonel Sadio Camara, évincé du portefeuille de la défense a été rétabli dans ses fonctions.
Le « gouvernement de large ouverture » promis par Choguel Maïga a été dévoilé vendredi 11 juin. 28 membres, dont 25 ministres et 3 ministres délégués.
Le retour des militaires aux postes clés
Ce nouveau gouvernement marque le retour en force des militaires, auxquels sont confiés les portefeuilles clés de la défense, la sécurité et la réconciliation nationale. Fait notable, le colonel Sadio Camara, camarade putschiste d’Assimi Goïta lors du coup d’État d’août 2020, récupère le ministère de la défense. Son éviction fin mai par Bah N’Daw et Moctar Ouane après un remaniement ministériel, avait participé au déclenchement du coup d’État du 24 mai.
De plus, le colonel-major Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d’août, conserve le ministère de la réconciliation nationale. L’ancien chef d’état-major adjoint des armées maliennes, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine, et le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga se voient respectivement confier les portefeuilles de la sécurité et de l’administration territoriale.
Timide ouverture
Alors que les militaires occupent les postes régaliens, c’est Ibrahim Ikassa Maïga, figure du M5-RFP et membre du parti de feu Soumaïla Cissé, qui incarne l’ouverture dans ce nouveau gouvernement. Également membre du bureau politique de l’URD, il devient ministre de la refondation de l’Etat. À ses côtés, figure l’ancien ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, Abdoulaye Diop, aux affaires étrangères.
Le nouveau gouvernement de transition a été formé dans un contexte de haute tension internationale, au lendemain de l’annonce par la France de la fin prochaine de l’opération Barkhane. Visant notamment à condamner le second putsch, cette annonce est toutefois à relativiser. En effet, une large partie de Barkhane sera refondue dans la force Takuba, aujourd’hui regroupement embryonnaire de militaires français, suédois, estoniens et de tchèques, chapeauté par Barkhane. Dans un tel contexte, le retour des militaires au premier plan du gouvernement de transition est un signe qu’Assimi Goïta résiste aux pressions françaises.
Teria News