« Bon débarras !» C’est en substance la réaction d’une majorité d’internautes au lendemain de l’annonce par le ministère français des Armées de la suspension des opérations militaires conjointes avec le Mali. Il s’agit d’une mesure conservatoire. Paris parle d’un « retour à la normale » dès que les conditions fixées par la Cédéao seront remplies.
La crise diplomatique entre le Mali et la France après le putsch du 24 mai a atteint un nouveau palier jeudi. En effet, le ministère français des Armées a annoncé suspendre ses opérations militaires conjointes avec le Mali. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Il faut comprendre que toutes les missions opérationnelles conjointes entre les militaires de la force française Barkhane et les Forces armées maliennes (Famas) ont été suspendues dès le jeudi 3 juin. Mais cela n’affecte en rien les activités de Barkhane.
« Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la Cédéao et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement. Dans l’attente de ces garanties, la France, après information de ses partenaires et des autorités maliennes, a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit », a commenté le ministère. Ces décisions, ajoute-t-il, « seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes ».
« Bonne nouvelle. Bon débarras. »
Abdoul-Moumine Souley, Internaute
Dans son interview accordée au Journal du dimanche du 30 mai dernier, Emmanuel Macron avait déclaré avoir « passé le message » aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest qu’il « ne rester[ait] pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Ainsi, avec cette décision, le président français fait pression sur le régime malien et montre qu’il pourrait joindre le geste à la parole. De plus, il envoie par la même occasion, un message à l’opinion publique française hostile à la présence de ses soldats à 4 000 km de ses frontières.
Les internautes dans leur majorité applaudissent de soulagement, la présence militaire française, à l’origine de la montée du « sentiment anti-français », étant de plus en plus perçue comme une force d’occupation et accusée d’avoir un agenda caché au Sahel. Certains appellent le Mali, à l’instar de la Centrafrique, à changer de partenaire pour une coopération avec d’autres pays comme la Russie. En voici une compilation :
« Isidora Bamos : Elle n’a qu’à aller de suspension en annulation, pas seulement ses opérations militaires mais de toutes ses opérations. Pas seulement pour le Mali seul mais pour toute l’Afrique francophone.
Abdoul-Moumine Souley : Bonne nouvelle. Bon débarras.
Augustin Kone : Au revoir cher impérialiste
Bertrand Peguy Mabika Nziengui : Bye bye bye
Drissa Dao : Pourquoi suspendre ?? C’est pour seulement attaquer de face l’armée malienne et après dire que c’est parce qu’ils ont suspendu leur opération conjointe que l’armée malienne n’arrive pas à faire face aux terroristes alors que c’est eux les terroristes.
Moumouni Gansore : Le Mali est sauvé un tant soit peu !!! Mais pourquoi pas dans tout le Sahel ?
Amadou Gadiaga : Bon débarras. Il faut que le Burkina aussi emboîte le pas au Mali.
Njoya Pancha Ibrahim Khalil : Partez on n’a pas besoin de vous.
Isaac Bakana : Du n’importe quoi, nous voulons leur départ complet du pays et non ce rétropédalage stupide… Rentrez chez vous un point et un trait.
Moumouni Tella : Le président malien doit prendre toutes les mesures nécessaires pour faire partir les troupes françaises du pays et faire venir les russes pour les aider dans leur lutte contre les djihadistes. »
Cinq jours après que la Cédéao a « exigé » la nomination d’un « nouveau Premier ministre civil » et la formation d’un « nouveau gouvernement inclusif », le Mali est toujours sans premier ministre de transition. La France parle d’un « retour à la normale » dès que les conditions fixées par la Cédéao seront remplies. Il s’agit donc d’une mesure conservatoire, susceptible d’être révisée.
Avant la France, les Etats-Unis étaient jusque-là les seuls à avoir appliqué des sanctions au delà de la sphère diplomatiques. Le 26 mai, Washington a annoncé suspendre « l’assistance à la sécurité au profit des Forces de sécurité et de défense maliennes que [les Etats-Unis avaient maintenu] précédemment en vertu des pouvoirs existants », avant de déclarer également envisager « des mesures ciblées à l’encontre des dirigeants politiques et militaires qui font obstacle à la transition du Mali vers une gouvernance démocratique sous l’impulsion des civils. »
Teria News