Nouveau coup de force de l’armée ? Ce lundi, le président et le Premier ministre de transition maliens, Bah Ndaw et Moctar Ouane, ont été conduits manu militari à Kati. Un rappel à l’ordre des hommes en uniforme suite à la formation d’un nouveau gouvernement.
Une nouvelle fois, rien ne va plus au Mali. Ce lundi, quelques heures après l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, le président Bah Ndaw et son Premier ministre de transition Moctar Ouane ont été emmenés par des soldats au camp militaire de Kati. Situé à 15 km au nord-ouest de Bamako, ce camp est tristement historique pour avoir servi de base à plusieurs coups d’État, dont celui qui a vu la chute d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en août 2020.
Face à une fronde politique menée par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et sociale entretenue par des syndicats, le Premier ministre a présenté il y a dix jours la démission de son gouvernement. Aussitôt reconduit dans ses fonctions par le président de transition, il a été chargé de former un nouveau gouvernement d’ouverture.
Le gouvernement de l’unité devient celui de la discorde
Il semblerait qu’en voulant tenir compte de la diversité de la classe politique malienne dans sa nouvelle équipe, Moctar Ouane a froissé les militaires, qui se sont empressés de lui indiquer le droit chemin.
En effet, bien que toujours dominé par les militaires, certains officiers proches des soldats qui avaient pris le pouvoir à l’issue du coup d’État d’août 2020 en ont été écartés. Il s’agit des colonels Sadio Camara et Modibo Kone. Respectivement évincés des ministères de la Défense et de la Sécurité, ils ont été remplacés par les généraux Souleymane Doucoure et Mamadou Lamine Ballo.
Longtemps snobé par les militaires, le M5 obtient les portefeuilles de l’Education et des Affaires foncières. Mais pour combien de temps? Alors que le pays n’a pu retrouver de réel équilibre institutionnel depuis le régime IBK, le voilà-t-il à nouveau plongé dans un nouveau cycle d’instabilité ?
Teria News
