La France a entamé le transfert de 5 milliards d’euros dans les caisses de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ce geste intervient après que Paris a renoncé au dépôt auprès du Trésor français de la moitié des réserves de changes de la BCEAO. Mais cela reste une goutte d’eau.
Les 5 milliards transférés sont les réserves de change domiciliées dans les livres de la Banque de France pour couvrir les importations des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Suite au lancement en grandes pompes de l’ECO à Abidjan en décembre 2019 par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, Paris a annoncé plusieurs décisions entrant dans le cadre de la réforme du franc CFA.
D’une part, la France a pris l’engagement de se retirer du Conseil d’administration et du Comité de politique monétaire de la BCEAO, tout comme de la Commission bancaire de l’UEMOA. Paris a également annoncé la fin du compte d’opération et du dépôt de 50 % des réserves de change des pays ouest-africains au Trésor français. Toutefois, la France reste la garante officielle de l’ECO qui conserve, comme le franc CFA (1 euro = 655,96 francs CFA), une parité fixe avec l’euro.
Ce transfert est à l’image de la réforme cosmétique de l’ECO. CFA 2.0, cet ECO volé à l’histoire est une forme piratée du projet d’ECO formé par la Communauté Economique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) depuis 1975. Il s’agit de plus d’un leurre destiné à apaiser le mouvement de souveraineté économique et monétaire qui, sous la bannière du Front anti CFA, a, de 2017 à 2019, secoué ce pilier de la françafrique. Le transfert annoncé n’est ainsi qu’une goutte d’eau par rapport aux réserves toujours stockées par la France et dont les pays de la zone franc ne peuvent jouir à leur guise.
Le franc CFA est mort, vive le franc CFA !
Teria News