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Côte d’Ivoire : feu vert d’Alassane Ouattara au retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé après leur acquittement définitif par la CPI

Mercredi, Alassane Ouattara a donné des assurances à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sur leur retour en Côte d’Ivoire après leur acquittement définitif par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars dernier. En plus de leur concéder leur droit de rentrer au pays quand ils le souhaitent, l’État de Côte d’Ivoire s’engage à prendre en charge les frais de voyage de l’ancien président.

« Messieurs Gbagbo et Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a annoncé Alassane Ouattara à l’ouverture du premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement formé mardi.

Mieux, le président Ivoirien promet que « les frais de voyages de M. Laurent Gbagbo et ceux des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire. » Par ailleurs, « des dispositions seront également prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie […] des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République », a ajouté Alassane Ouattara.

Quid des condamnations pénales ?

Si toutes les conditions techniques sont réunies pour permettre le retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, les deux hommes, bien que libérés de l’étau de la CPI, sont toujours sous le coup de condamnations pénales par la justice de leur pays.

En effet, Laurent Gbagbo a été condamné par contumace à 20 ans de prison pour l’affaire dite « du casse de la BCEAO ». Il pourrait donc en principe être arrêté dès sa descente d’avion.

En décembre 2019, alors qu’il était en liberté conditionnelle après son acquittement en première instance par la CPI, Charles Blé Goudé pour sa part a été condamné par contumace par la justice ivoirienne à « 20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques, 200 millions de francs CFA » de dommages et intérêts à verser aux victimes pour meurtre, viol et torture.

« A moins que vous pensiez que le chef de l’État soit particulièrement cynique, ça me paraît un peu gros d’offrir les frais de voyages à quelqu’un juste parce qu’on a envie de le mettre derrière les barreaux ».

Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement

De plus, la présidence laisse entendre qu’une grâce ou une amnistie pourrait être prononcée en faveur de Laurent Gbagbo, qui a déjà reçu deux passeports, un ordinaire et l’autre diplomatique en novembre 2020. En revanche, aucune promesse de la sorte n’a été faite à Charles Blé Goudé, ni aucun passeport envoyé à l’ancien leader des Jeunes patriotes.

Alassane Ouattara dos au mur

Après la crise autour de son troisième mandat et la popularité de Laurent Gbagbo, aujourd’hui figure martyr de l’arbitraire du pouvoir Ouattara, lequel a fait preuve d’un deux poids deux mesures en ne pourchassant qu’un camp et en ouvrant les plus hautes fonctions de l’État à l’autre camp, représenté par Guillaume Soro ( aujourd’hui en exil) dont il a financé la rébellion, Alassane Ouattara ne peut politiquement pas se permettre de poursuivre son acharnement.

Le président Ivoirien n’a d’autre choix que d’accorder une amnistie à son prédecesseur, comme il l’a fait en 2018 pour Simone Gbagbo.

Teria News

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