Parti mardi dernier pour un séjour sanitaire à Londres, l’absence du président Nigérian n’est pas du goût de son peuple et d’une partie de la classe politique nationale. C’est en particulier le cas des principaux leaders de l’opposition et des professionnels de la santé qui y voient le symbole d’une inégalité d’accès aux soins et d’un système de santé défaillant.
De nombreux Nigérians sont vent debout contre le séjour sanitaire de Muhammadu Buhari. Ses absences répétées pour bénéficier des soins des médecins dans la capitale britannique ont souvent soulevé la question de la vacance du pouvoir à la tête du Nigeria. Ce fut même l’un des arguments agités contre sa réélection en 2019. Sur les réseaux sociaux, ce mécontentement s’exprime avec le hashtag #BuhariMustGo (Buhari doit partir), partagé des dizaines de milliers de fois.
Pour l’opposition, ce départ de plus met en exergue les tares du système sanitaire nigérian auquel les dirigeants nantis peuvent se soustraire dès qu’ils ont le moindre souci de santé, alors que les pauvres n’ont d’autre choix que de s’y risquer, parfois au prix de leur vie.
Pis, l’opposition dénonce une utilisation abusive de l’argent du contribuable par un président qui a failli à améliorer le paysage hospitalier de son pays.
En effet, certains affirment que si les hôpitaux étaient en bon état, à 78 ans, Muhammadu Buhari n’aurait pas à faire plus de 6000 kilomètres pour se soigner pour fuir son pays qui comporte environ deux médecins pour 10 000 habitants.
En plus de l’opposition, le corps médical en colère menace de se mettre en grève.
Teria News