Adji Sarr, la jeune femme qui accuse Ousmane Sonko de viol avec menaces de mort, a pris la parole mercredi 17 mars. Celle qui travaillait dans un salon de massage de Dakar, maintient, cette fois publiquement, que le député l’a contrainte à des rapports sexuels répétés.
Dans une courte séquence en présence de médias présélectionnés, Adji Sarr a donné sa version des faits. Elle est revenue sur sa rencontre avec Ousmane Sonko: « On s’est connus à Sweet Beauté alors que j’en étais la gérante. Le jour de ma première rencontre avec Ousmane Sonko, j’étais assise à l’arrière de la maison. Il avait sonné à la porte et c’est moi qui lui ai ouvert. Aussitôt entré, il s’est empressé d’aller dans la cabine de massage. Je l’ai suivi et c’est là-bas que j’ai su que c’était Ousmane Sonko ».
La jeune femme a poursuivi en disant: « Je lui ai dit: Tonton qu’est-ce que vous voulez? Et il m’a répondu qu’il voulait se faire masser. Pour plus de précisions, je lui ai demandé quel type de massage il préférait en lui citant tous ceux que l’on fait à Sweet Beauté, en l’occurrence le massage tonifiant, le savonnage, à quatre ou deux mains, le neuro massage, le body-body et le jacuzzi ».
La plaignante et le leader du Pastef conviennent alors d’une prestation. « Il a par la suite porté son choix sur le massage tonifiant parce qu’il était pressé. Je lui ai dit le prix, qui était de 20.000 francs CFA, et il m’a immédiatement remis la somme, que j’ai versée à ma patronne. J’ai alors pris l’huile dont on se sert pour le massage, pris également avec moi une serviette, des bougies que j’ai allumées dans la chambre, avant de fermer la porte », a-t-elle expliqué.
Adji Sarr dit s’être rendue compte que son client était armé. « Au moment où je débarrassais la table pour lui permettre de se détendre alors qu’il se déshabillait derrière moi, je me suis retournée et j’ai vu qu’il avait par devers lui deux armes. Il a d’ailleurs senti que j’avais peur et m’a dit qu’il était armé parce qu’il est l’homme le plus recherché au Sénégal et qu’il était toujours armé s’il n’est pas accompagné par ses gardes du corps ». La jeune femme dit ensuite avoir massé Ousmane Sonko tout en étant perturbée par la présence des armes: « Nous avons entamé le massage jusqu’à terme. Il refusa que j’arrête parce qu’il restait encore disait-il. Mon inquiétude grandissait du fait de la présence des armes dans la chambre », a-t-elle déclaré.
Enfin, Adji Sarr a abordé son viol présumé : « Il était très renseigné sur ma personne, il savait que je m’appelais Adji Rabiatou Sarr et habitait Grand-Yoff, contrairement à ceux qui croyaient que je m’appelais Aïcha. Poing serré à la gorge, il m’a forcée à me coucher par terre sachant que j’étais vierge avant de me violer », a-t-elle décrit.
Après avoir réitéré ses accusations, Adji Sarr a nié la théorie du complot politique. Elle implique la complicité de la masseuse avec le président Macky Sall pour faire tomber Ousmane Sonko sur le plan moral mais surtout, sur le plan judiciaire, le faire condamner au pénal pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024.
Le dernier opposant à Macky Sall, lui, continue de clamer son innocence et de se dire victime d’une machination politico-judiciaire. Le député dont l’immunité a été levée le 26 février dernier, justifie avoir bravé le couvre-feu pour ces séances de massage à cause de maux de dos chroniques.
Enfin, Adji Sarr a lancé un défi au leader du Pastef : « S’il n’a jamais eu aucun rapport sexuel avec moi, il n’a qu’à jurer sur le Saint Coran », a-t-elle lâché. Si Ousmane Sonko s’y plie, la jeune femme se dit prête à retirer sa plainte.
Teria News