Les autorités sanitaires de ces pays soupçonnent le vaccin d’Oxford de causer des caillots sanguins. Ces suspensions interviennent alors que c’est ce « vaccin gratuit », choisi par l’OMS dans le cadre du dispositif Covax mais rejeté par l’Afrique du Sud, qui est déversé sur le continent. Muette jusqu’à présent, l’Union africaine semble attendre l’Europe pour enfin prendre ses responsabilités.
L’alerte est venue des pays du nord de l’Europe. Le 11 mars, le Danemark a été le premier à suspendre la vaccination avec le vaccin AstraZeneca « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées. Ensuite, ce fut une réaction en chaîne. Par principe de précaution, l’Islande, la Norvège, puis la Bulgarie après le décès d’une femme vaccinée, leur ont emboîté le pas. Le pays a été suivi dimanche par d’autres États européens dont l’Irlande et les Pays-Bas.
Ce mardi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer sur l’opportunité de continuer à utiliser le vaccin britannique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce également réunir un groupe d’experts sur la question ce même jour.
Application du principe de précaution
Les mêmes autorités sanitaires affirment qu’à ce stade, le lien entre le vaccin AstraZeneca et des cas de thrombose ne sont pas avérés.
Le laboratoire anglo-suédois maintient pour sa part qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin. AstraZeneca défend de plus, que le nombre de caillots sanguins enregistrés chez les personnes vaccinées était « significativement inférieur […] à celui auquel on pourrait s’attendre dans la population générale. » « Une analyse de nos données de sécurité portant sur plus de 10 millions d’enregistrements n’a montré aucune preuve d’un risque accru d’embolie pulmonaire ou de thrombose veineuse profonde », a déclaré un de ses porte-parole. Même son de cloche du côté de l’OMS qui estime qu’il n’y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin.
Quelle réponse des pays africains et de l’Union africaine ?
Le vaccin AstraZeneca en question, a été choisi par l’OMS et l’Alliance pour les vaccins (Gavi) pour vacciner les pays à revenus faibles et intermédiaires dans le cadre du dispositif Covax. Ainsi, depuis quelques semaines, ce sont des millions de doses qui sont réceptionnées par les pays africains.
Devant les soupçons d’effets secondaires, la République démocratique du Congo qui a reçu 1,7 millions de doses d’AstraZeneca, a reporté le lancement de sa campagne de vaccination, à l’origine prévu le lundi 15 mars.
En Afrique, plusieurs pays dont le Togo, le Nigéria et le Sénégal ont commencé à administrer ce vaccin. Le Bénin a pour sa part reçu 144.000 doses mercredi 10 mars.
Face aux doutes sur les risques que feraient peser le prétendu « vaccin gratuit » sur la santé des populations, le principe de précaution doit primer. De plus, les lourds intérêts financiers en jeu, à la fois pour le laboratoire et son partenaire l’OMS, dont la voix a perdu toute crédibilité après sa gestion 2020 téléguidée par les lobby et ses bailleurs de fonds, imposent la prudence sur leurs avis. À cela s’ajoutent les soupçons sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca sur le variant Sud-Africain du Covid-19 répandu sur le continent.
Mais l’Afrique semble attendre l’Europe pour se décider en s’alignant sur ses avis. Avec les scientifiques dont le continent regorge, la voix de l’Union africaine doit se faire entendre et ce, sans plus différer, en amont de l’Union européenne (un des principaux bailleurs de l’UA) et de l’OMS.
Dans ce contexte, lundi en France, la Direction générale de la santé a détecté un nouveau variant en Bretagne. Il existe aussi une deuxième catégorie de variants, surveillés par la communauté scientifique internationale mais qui ne circulent encore qu’à moindre échelle.
(Lire ou relire l’article de Teria News AstraZeneca, un scandale en téléchargement https://teria-news.com/2021/03/03/covid-19-6-pays-africains-beneficient-desormais-du-dispositif-covax/)
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