À 43 ans, Luca Attanasio a été mortellement blessé par balles alors qu’il accompagnait un convoi du Programme alimentaire (PAM) dans le Nord-Kivu, à l’est du pays.
Le convoi est tombé dans une embuscade sur la route nationale 2 (RN2) dans le territoire de Nyiragongo, communément appelé lieu des « 3 antennes ».
Selon certaines sources, l’attaque visait directement l’ambassadeur italien.
Affecté à Kinshasa depuis octobre 2017, Luc Attanasio a d’abord occupé la fonction de chef de mission avant d’être nommé ambassadeur en RDC en 2019.
Son décès rappelle au monde la violence qui sévit au Nord-Kivu. Violence à laquelle bien des sensibilités se sont habituées, saturées par la récurrence de décomptes macabres.
Embarras des autorités nationales qui parlent d' »attaque terroriste »
Les autorités congolaises accusent les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), lesquels ont démenti, affirmant que leurs combattants sont trop éloignés de la zone des crimes, contrôlée selon eux par l’armée congolaise.
Dans un communiqué, les services de sécurité congolais tiennent à anticiper toute accusation de négligence ou de faille. « Les services de sécurité et les autorités provinciales n’ont pu ni assurer des mesures de sécurisation particulières du convoi, ni leur venir en aide faute d’informations sur leur présence dans cette partie du pays pourtant jugée instable » se défendent-ils. Dans un communiqué lu le soir même par le porte-parole de Félix Tshisekedi, le président congolais dit comdaner « avec la plus grande fermeté cette attaque terroriste ».
Une zone instable pour les congolais comme pour les résidents étrangers
Depuis six ans, la région est le théâtre de massacres quasi-quotidiens qui ont fait des centaines de morts et des centaines de milliers déplacés. Il y a un an, l’armée congolaise lançait une grande offensive contre les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé originaire de l’Ouganda. Mais cette opération a montré ses limites. Loin de venir à bout des rebelles, elle a plutôt été le témoin d’une intensification des attaques et d’une multiplication du nombre de victimes.
Devant ces violences, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) continue de s’illustrer par son inefficacité, au grand dam des populations qui réclament son départ. Les contre-performances de la mission apparaissent d’autant plus inacceptables que son budget avoisine le milliard de dollars, faisant d’elle la mission militaire la plus chère des Nations Unies.
Teria News