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58e Sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), samedi 23 janvier

Si la 2e vague de la pandémie de #Covid19 a occupé une large part des échanges de la Conférence, l’Eco, la Zone de libre-échange continentale africaine (#Zlecaf) et le Mali étaient également à l’agenda de ce sommet virtuel.

Condamnée pour son silence assourdissant alors que la première vague de la pandémie de Covid-19 déferlait sur la sous-région, la Cédéao a semble-t-il souhaité prendre le contre-pied de sa léthargie de 2020 en abordant la deuxième vague à sa naissance. Reste à savoir si les actes suivront les mots ou si le réalisme professé ne relève que de simples déclarations de bonnes intentions.

Ravages d’une deuxième vague plus sévère que la première

La mutation du virus a donné naissance à plusieurs variants, dont le variant Sud-Africain, qui sévit déjà sur le continent. Outre l’Afrique du Sud, le Soudan, l’Égypte ou encore le Libéria subissent les affres de cette vague, plus meurtrière que la première, à tel point que le taux de mortalité sur le continent (2.5%) dépasse la moyenne mondiale (2.2%) et que le nombre de cas a augmenté de 14% par semaine le mois dernier.

Le Covid-19 tue plus que jamais, mais l’Afrique souffre surtout des conséquences économiques du ralentissement de l’activité mondiale. Ainsi, l’Afrique de l’Ouest a connu un recul d’1,7% du PIB réel, après une croissance réelle de 3,9% en 2019. La Conférence des chefs d’États a exhorté les États membres à « accélérer et intensifier la mise en œuvre des mesures [de riposte] dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 et la relance des économies. »

Devant l’effort exceptionnel requis de la puissance publique, le Sommet a reconduit son exemption du respect des critères de convergence macroéconomique au cours de l’année 2021 par les États membres.

Un calendrier vaccinal réaliste ?

Fin décembre, l’ONG Oxfam estimait que « 70 pays pauvres ne pourraient vacciner qu’un habitant sur dix en cette année 2021. » Toutefois, les objectifs de la Cédéao défient les prévisions.

Sur le front sanitaire, la Conférence adopte une approche d’achat groupé des vaccins contre le Covid-19. À ce titre, « Elle instruit la Commission de la Cédéao de mettre en place un Fonds renouvelable pour les vaccins, et lance un appel aux gouvernements nationaux, aux banques de développement, au secteur privé et aux partenaires à y contribuer. » L’objectif de ce fonds est de « garantir la disponibilité des vaccins anti-Covid dans la région, par un approvisionnement commun à court terme et une fabrication régionale à moyen et long termes. »

De façon chiffrée, la Cédéao ambitionne d’acquérir « 240 millions de doses de vaccins, de préférence ceux approuvés par l’OMS, en cohérence avec l’initiative COVAX ». Ce programme solidaire a pourtant été trahi par les appétits nombrilistes des pays riches, prêts à mettre la main sur un nombre de doses supérieur à leur population. Jusqu’à trois fois pour le Canada. Sur le papier, malgré cette course féroce au vaccin, les campagnes de vaccination sont sensées commencer au plus tard à la fin du mois de juin 2021.

L’adoption de l’Eco repoussée à un horizon plus qu’incertain

« La Conférence demande que lui soit soumise une nouvelle Feuille de route pour le Programme de la Monnaie Unique de la Cédéao lors de sa prochaine session ordinaire. » Ces termes du communiqué final de la Conférence renvoient l’entrée en vigueur de l’Eco, source de profondes divisions au sein de l’organisation, à un horizon insondable permettant peut-être aux États de détourner les yeux de leurs dissensions.

Transition malienne et Zlecaf

Le Mali fut le second sujet abordé par la Conférence qui exige des autorités de transition maliennes le respect du calendrier électoral et la dissolution du comité national pour le salut du Peuple (CNSP). Le Sommet s’est par ailleurs félicité de l’entrée en vigueur de la Zlecaf.

Rien cependant sur les alternatives traditionnelles au ruineux vaccin ou sur l’instabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire ou en Guinée, où le bien-être des peuples a été broyé par des coups d’État constitutionnels baptisés « troisième mandat ».

Teria News

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