Pour l’occasion, Washington est quadrillée comme jamais après l’invasion du Capitole et les violences inédites ayant marqué la journée funeste du 6 janvier, au bilan de 6 morts. Le 46e président américain sera confronté à de nombreux défis dont la crise de #Covid19 et la déchirure de l’Amérique, menace pour la survie de ses institutions et de son intégrité.
Barrières autour des bâtiments publics et renforts militaires déployés dans les centres urbains americains. Depuis le samedi 16 janvier, la capitale fédérale américaine et les capitales de ses 50 États se parent non seulement de leurs plus beaux atours pour marquer cette transition au sommet de l’État, mais renforcent également leur sécurité comme jamais devant la menace de terrorisme intérieur que représentent certains groupes radicaux d’extrême droite pro-Trump.
Chronique d’un processus d’implosion
Si des questions demeurent sur les stupéfiantes failles sécuritaires qui ont permis l’invasion du Capitole mercredi 6 janvier, l’incident ne fut que le symbole de l’affaissement de la démocratie américaine minée par la manipulation des masses de Donald Trump à coup de posts mensongers et haineux sur les réseaux sociaux. À ceci s’ajoutent des décisions trahissant l’esprit de la démocratie américaine comme les grâces accordées ces derniers jours, et même ces dernières heures à des fidèles de son entourage comme son ancien conseiller Steve Bannon, accusé de fraude et de blanchiment d’argent. Mais pas seulement.
Des médias traditionnels aux antipodes du spectre politique, véritables institutions, comme CNN et Fox News ont à leur façon joué leur partition dans la polarisation de la société américaine en devenant des caricatures d’eux-mêmes. Loin de refléter fidèlement les États-Unis tels qu’ils sont, tout au long de la présidence de Donald Trump, ces deux médias témoins ont fait office de relais idéologiques cajolant, confortant et consolidant deux camps aux positions graduellement tranchées, jusqu’à devenir irréconciliables. Plus que des divergences d’opinion, c’est à une mutation vers un affrontement entre le « bien » et le « mal » auquel on a progressivement assisté. Les uns prétendant porter des ailes, dessinent des cornes sur le front des autres, et vice versa. Un manichéisme à la source des profondes fractures qui déchirent le pays.
Joe Biden aura l’immense tâche de cimenter des États aujourd’hui désunis en parlant à tous les américains. À la crise identitaire et institutionnelle américaine s’ajoute la crise sanitaire et économique de Covid-19 alors que le pays vient de franchir le seuil de 400 000 morts dus au virus.
Continuité de l’État contre retour à l’Histoire
Retrait de l’Accord de Paris sur le climat, retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, Donald Trump aura initié des revirements significatifs en matière de politique étrangère par une série de décisions phares, mais aussi par un certain style qui a fait des émules notoires à travers le monde comme Jaïr Bolsonaro et Boris Johnson.
Ces virages engagés par la première puissance mondiale marquent-ils une inversion du sens de l’Histoire ou une simple parenthèse que Joe Biden pourra refermer ? Une chose est certaine, Donald Trump n’était pas un accident et le considérer comme tel serait la meilleure façon de renforcer le trumpisme.
Si Joe Biden s’emploiera à renouer avec les partenaires et positions historiques des États-Unis, détricoter l’héritage Trump reviendrait aussi à rejeter l’Amérique qui a voué au 45e président des États-Unis un soutien indéfectible et se faisant, à s’aliéner des concitoyens qui aujourd’hui encore, le considèrent comme illégitime.
Teria News