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États-Unis : Coup de fil de Donald Trump au Secrétaire d’État de Géorgie pour lui demander de manipuler les votes en sa faveur

Entre supplications et menaces, le président sortant requiert de son interlocuteur qu’il fraude en lui dénichant 11.780 bulletins républicains.

Donald Trump ne digère manifestement pas sa défaite, laborieusement et seulement indirectement concédée à son adversaire du 3 novembre 2020. Le président américain ne quittera pas la Maison blanche sans une ultime offensive et un ultime scandale…

Dimanche, le Washington Post a révélé le contenu d’une conversation téléphonique entre le président sortant et le Secrétaire d’État de Géorgie datée de samedi. Donald Trump lui demande alors de « trouver » les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite en Géorgie, État clé aux mains des républicains depuis une génération et qui a basculé dans le camp démocrate en novembre dernier, grâce à l’activisme de la démocrate Stacey Abrams.

Un président désespéré

Brad Raffensperger, élu républicain en charge des élections en Géorgie se voit demander, d’abord avec flatterie, puis supplications et enfin menaces, de procéder à un recomptage frauduleux des voix. « Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé », lui a notamment dit Donald Trump, selon un enregistrement réalisé à son insu et diffusé par le Washington Post. « Tout ce que je veux, c’est trouver 11.780 bulletins […] parce que nous avons gagné cet État », a-t-il poursuivi. Or, la victoire de Joe Biden dans cet État a été confirmée par un recomptage et des audits. Arguant de « rumeurs » de fraudes, Donald Trump a jugé « injuste que l’élection (lui) ait été volée ».

Les menaces n’ont pas tardé à suivre. « Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas : c’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous », a affirmé le président américain.

Accompagné d’un avocat de l’État, Brad Raffensberger, a rejeté les allégation de Donald Trump. « Nous pensons que nos chiffres sont bons », a-t-il répondu.

Choc et consternation de la classe politique américaine

« Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu », a notamment commenté l’élu démocrate Adam Schiff, en estimant ces pressions « potentiellement répréhensibles ». Debbie Wasserman Schultz, autre élue démocrate, a dénoncé l’acte d’un « président désespéré et corrompu ». Même du côté républicain, certaines voix ce sont élevées pour condamner les agissements de Donald Trump. « C’est accablant », a ainsi tweeté l’élu Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président américain dans sa contestation des résultats.

Le 14 décembre 2020, le collège électoral a déclaré la victoire de Joe Biden avec 306 grands électeurs contre 232 pour Donald Trump. Ces résultats doivent être certifiés mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier. Toutefois, plusieurs sénateurs républicains menacent de ne pas sacrifier à la tradition et de s’aligner sur le déni du président sortant.

Mauvais perdant et simple justiciable

Le refus obstiné de Donald Trump à concéder sa défaite interroge. Au delà de révéler un mauvais perdant, cet entêtement interpelle sur une crainte d’être rattrapé par des affaires dont la fonction présidentielle le protège.

Dettes, enquêtes civiles (fraude fiscale, arnaque à l’assurance, manipulations comptables…), pénales et même divorce d’avec Mélania selon CNN, comme une épée damocles, c’est toute une série de procédures judiciaires qui pend sur la tête de Donald Trump.

Notons enfin un effritement de l’union républicaine autour du président américain. Les républicains du Sénat se sont en effet joints aux démocrates, vendredi 1er janvier, pour renverser le veto qu’il avait opposé, le 22 décembre 2020, au budget de la défense.

Teria News

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