Longtemps attendue et retardée par la pandémie de Covid-19, la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF), projet régional d’intégration économique, vera bientôt le jour.
Le projet de la plus grande zone de libre-échange annoncé à l’échelle planétaire s’avère très avancé et augure de la promotion singulière de l’industrialisation Made in Africa, ainsi que de sa consommation massive par le marché africain, en raison de la levée de taxations douanières antérieures, en vue du protectionnisme des produits africains. Le tout, pour un meilleur coût au consommateur final comparé à l’importation.
Sur 54 signataires et 33 ratificateurs, le dernier rapport en date, du Président Mahamadou Issoufou, fervent défenseur de la Zone, annonce un bond d’ici la fin de l’année 2020. La ZLECAF créera un marché d’1.27 milliards de consommateurs avec un PIB cumulé d’environ 2,3 à 3,4 billions de dollars américains.
La crise liée à la Covid-19 et l’isolement économique engendré a dû faire prendre conscience aux États africains de l’impératif à prendre leur destin en mains à travers l’intensification des échanges intra-africains.
Pour ce qui est des règles tarifaires, le rapport indique le complément des règles d’origine avant l’harmonisation sur une période de six mois par le Conseil des ministres de l’Union en charge du Commerce, d’où la soumission dans les brefs délais de leurs listes d’engagements spécifiques d’ici Juin 2021.
Il faut espérer dans un futur proche que le « Consommer Africain » soit une norme à l’interne qui rejaillirait même sur la diaspora en digne ambassadeure de cette cause d’automisation économique.
La position séculaire de fournisseurs de matières premières à coûts dérisoires, l’étiquette qui colle aux Africains en tant que consommateurs de produits manufacturés de basse qualité, sortis des usines occidentales, à destination du continent, sans occulter la dépendance économique sous-jacente serait enfin conjuguée au passé pour une renaissance économique à l’africaine.
Il faut noter la panacée que serait également l’effectivité de la ZLECAF sur l’emploi des jeunes sur le sol africain, sans oublier la réduction de la candidature à l’immigration clandestine.
Ainsi, l’autonomie de consommation s’avère un pas décisif dans l’émancipation de nos peuples. L’Afrique pourrait enfin capitaliser le potentiel intrinsèque de son marché intérieur, longtemps convoité par l’Occident, puis récemment la Chine et l’Inde.
Le démarrage des échanges commerciaux sur la base de règles d’origine déjà convenues s’avère le nouveau défi pour le lancement de la ZLECAF. À l’issue du 13e sommet extraordinaire de l’Union africaine dédié à la Zone, son operationalisation est prévue le 1er janvier 2021 !
Teria News