Lundi, 17 millions de Ghanéens étaient appelés aux urnes pour des élections générales. Ils étaient invités à choisir d’une part, entre 12 candidats, celui qui présidera aux destinées de leur pays, et d’autre part, leurs 275 députés.79% ont fait le déplacement, selon la Commission électorale, un puissant indicateur de la vitalité démocratique du Ghana.

Avec seulement 515.524 voix supplémentaires, le chef d’État et leader du Nouveau parti patriotique (NPP) a devancé d’une courte tête son adversaire du Congrès national démocratique (NDC), John Mahama, pour leur troisième confrontation.

Des résultats contestés dès leur publication

« Les preuves accablantes disponibles nous empêchent d’accepter cette conclusion fallacieuse et précipitée », a déclaré Haruna Iddrisu, un parlementaire du NDC, mercredi lors d’une conférence de presse à Accra.

« Nous avons l’intention de prendre des mesures décisives et tangibles concernant à la fois les résultats de la présidentielle et des élections parlementaires, pour renverser cette attaque éhontée et impudente contre notre démocratie ».

Haruna Iddrissu

De son côté, Nana Akufo-Addo remercie ses partisans. « Je suis de nouveau profondément touché par la confiance que vous m’accordez et je ne la prends pas à la légère », avait pour sa part déclaré le Président élu à un groupe de partisans rassemblé devant sa résidence après l’annonce des résultats.

Un bilan contre un programme

Nana Akufo-Addo a également appelé à l’unité et à la paix: « Le moment est venu, quelles que soient les affiliations politiques, de s’unir, de se donner la main et de se tenir côte à côte », a-t-il déclaré.

Le chef d’État s’est appuyé sur un bilan social globalement positif, avec la création de lycées gratuits et un meilleur accès à l’éducation pour tous et sur ses succès diplomatiques. Un des enjeux de son mandat sera le chômage des jeunes.

Champion économique, depuis les années 2000, ce pays riche en or, cacao et pétrole, a connu une croissance exponentielle, une des plus fortes au monde. Toutefois, les richesses ne sont pas redistribuees de façon équitable. Ainsi, certaines régions continuent de vivre dans la pauvreté. De plus, à l’image de celle de la sous-région Ouest-Africaine après la crise de Covid-19, la croissance du pays devrait sombrer à 0,9 %, selon le FMI, du jamais vu depuis plus de 30 ans.

Notons que le sang a coulé au cours de ce scrutin. Officiellement, on dénombre au moins cinq morts, victimes directes d’affrontements liés à l’élection.

Teria News