Après le Sénégal en février 2019, le Togo en février 2020 et la Guinée fin octobre, la vague des coups K.O en Afrique de l’Ouest se confirme.
Dans un contexte tendu, voire chaotique dans les fiefs de l’opposition, le vote du samedi 31 octobre a été entériné malgré violences, irrégularités et le boycott de l’opposition.
« Est donc élu Président de la République Mr Alassane Ouattara », a déclaré le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, après avoir lu les différents scores. Le taux de participation s’élève à 53,90 %.
Les institutions régionales valident le scrutin
La mission d’observation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), celle de l’Union Africaine (UA) et celle de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) ont rendu leurs conclusions. Toutes reconnaissent la tenue de l’élection présidentielle, qualifiée de « globalement satisfaisante » par l’UA, tout en concédant un contexte de fortes divergences politiques et les incidents survenus en marge du vote, « une entrave à la démocratie ».
Malgré cette validation et bien que le ton soit dans l’ensemble à l’apaisement du climat politique en Côte d’Ivoire, on note quelques nuances dans les déclarations des observateurs. Ces derniers se sont fait plus ou moins nuancés, le plus partagé étant le chef de la mission de la Cédéao, et le plus positif, celui de la mission de l’UA.
L’opposition continue de dénoncer une forfaiture électorale et poursuit la fronde
L’opposition, par la voix de Pascal Affi N’Guessan annoncé la création d’un Conseil national de transition présidé par le candidat et chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié (1.66% des votes selon la CEI). Annonce jugée « inacceptable » par la mouvance présidentielle.
Le candidat du Front populaire ivoirien (FPI qui a recueilli 0.99% des voix selon la CEI) a affirmé que le collectif ne reconnaît plus Alassane Ouattara comme Président de la République, avant d’ajouter que son maintien au pouvoir est susceptible « de provoquer une guerre civile ».
Le K.O pour étouffer les contestation ?
La stratégie du K.O s’apparente à la stratégie du choc. Le choc est un coup de massue qui a pour effet d’assommer, non seulement l’opposition pour lui ôter toute chance de se mobiliser entre deux tours, mais aussi les masses pour engourdir et décourager leurs pulsions rebelles. Reste à savoir si elle fonctionnera en Côte d’Ivoire, selon l’unité, la capacité d’organisation et de résistance de l’opposition et selon la réception de la rue.
En outre, il est à craindre que la Côte d’Ivoire ne voie pas de si tôt la fin de l’instabilité, un scrutin en cachant un autre. En effet, juste en amont de la présidentielle, Alassane Ouatarra a indiqué, lors d’un meeting, qu’il entendait organiser des élections législatives avant la fin de l’année.
Teria News