Le Président Burkinabè ouvre la porte d’un retour au pays de son prédécesseur, renversé en 2014 par une révolution populaire.
Roch Marc Christian Kaboré affirme être prêt à dialoguer avec son prédecesseur, Blaise Compaoré. Le chef d’État Burkinabè rappelle ne pas avoir accepté l’offre d’assistance que lui avait faite, dans une lettre, Blaise Compaoré. « Ce n’est pas que je refuse la main tendue », se défend-il, mais cela doit se faire dans le cadre d’un « processus de réconciliation », qui sera lancé après l’élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra le 22 novembre, a-t-il ajouté.
Blaise Compaoré longtemps accusé d’être derrière les attaques au Burkina Faso
Loin d’être anodins, ces mots du Président Burkinabè, comme sa disposition à voir son ennemi politique revenir au pays est un tournant dans les relations entre les deux hommes, et peut-être également dans l’histoire du Burkina Faso. Souvenons-nous en effet qu’il y a encore peu, en 2017, le Président Kaboré accusait ouvertement Blaise Compaoré d’être le principal commanditaire des attaques sanglantes perpétrées sur la terre des Hommes intègres. Questionnant leur caractère terroriste, le chef d’État relevait qu’elles avaient pris l’ampleur qu’on leur connait aujourd’hui juste après son accession au pouvoir. En somme, cette série de crimes de masse, serait l’œuvre d’une main invisible aigrie et vangeresse.
De plus, le Président Kaboré a, à de nombreuses reprises, accusé Blaise Compaoré d’avoir signé un pacte avec le diable. En effet, selon son successeur, le Président déchu aurait obtenu la paix avec les groupes rebelles en les arrosant de billets de banque.
Alors que le Burkina ploie sous ces assauts qui ont fait plus de 1600 morts depuis 2015, ce tournant présage-t-il d’ouverture de négociations avec les groupes rebelles, sous la médiation de Blaise Compaoré?
Le Président-candidat défend son bilan
Roch Marc Christian Kaboré affirme avoir contribué à renforcer la démocratie et revendique la construction d’infrastructures dans son pays. Par ailleurs, le Président Burkinabè se défend de toute discrimination contre les Peuls, et conteste les accusations de massacre émises par plusieurs ONG comme HRW. Ces dernières dénoncent pourtant les exactions de l’armée Burkinabè, conduites sous forme d’expéditions punitives et d’exécution extrajudiciaires dans les villages Peuls.
Isolation du Mali sur la libération de 4 otages, dont 3 occidentaux
La libération par le Mali de quelques 200 terroristes, dont le cerveau présumé de l’attaque de Ouagadougou en 2016, contre celle de 4 otages passe mal.
« La contrepartie a été payée cher » selon le Président Burkinabè, qui accueille donc avec circonspection cette opération.
Teria News