La liste des noms retenus pour participer à la présidentielle du 31 octobre a été dévoilée par le Président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, ce lundi 14 septembre. Seulement 4 dossiers ont été acceptés. Alassane Ouattara (RHDP), Henri Konan Bédié (PDCI-RDA), Kouadio Konan Bertin (dissident du PDCI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI) voient leur candidature validée.
Le Conseil a en revanche définitivement écarté les dossiers de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Mamadou Koulibaly, Marcel Amon Tanoh et Albert Mabri Toikeusse. Les trois derniers en raison de parrainages insuffisants.
Décriée par l’opposition, le Conseil constitutionnel ferme donc tout recours légal contre la candidature du Président sortant Alassane Ouattara. » La question de la possibilité ou non, pour le Président de la République sortant de briguer un nouveau mandat doit s’analyser à l’aune de l’adoption d’une nouvelle Constitution. […] Le mandat en cours ne peut être pris en compte dans le décompte du nombre de mandats sous la nouvelle Constitution […], la Constitution de 2016 consacre une nouvelle République, avec un Sénat et une vice-présidence, la suppression de la Cour suprême . « , a déclaré Mamadou Koné. Ainsi, Alassane Ouattara est non seulement éligible pour la présidentielle du 31 octobre 2020, mais a également la possibilité de se présenter en 2025.
Les candidatures des opposants Soro et Gbagbo ont été invalidées car tous deux ont été radiés des listes électorales après avoir été condamnés par la justice ivoirienne. En effet, Laurent Gbagbo a été condamné par contumace à vingt ans de prison dans l’affaire du braquage de la BCEAO. De plus, sa déclaration de candidature n’était, selon le Conseil, pas signée de son nom. La signature de son mandataire n’a par ailleurs pas été authentifiée affirme l’institution.
Guillaume Soro quant à lui a été condamné en avril à vingt de prison pour recel de deniers publics détournés et blanchiment de capitaux. Sa réaction ne s’est pas faite attendre. » Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise ce lundi 14 septembre 2020 par le Conseil constitutionnel. Je considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et l’État de droit. », a-t-il dénoncé sur sa page Facebook. » Le Conseil Constitutionnel sous Mamadou Koné vient ainsi de cautionner, et cela sans surprise, la forfaiture et le parjure de M. Alassane Ouattara, consacrant ainsi la soumission du Droit et de la Justice à la férule du RHDP et de son Président. Nous ne pouvons accepter ce Coup d’État acté par le Conseil constitutionnel. », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter » Dans ces circonstances, j’annonce que nous engagerons une étape nouvelle de notre combat pour la démocratie dans notre pays. Elle sera âpre mais nous la gagnerons sans aucun doute. » En exil en France, l’ancien Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale a par ailleurs donné rendez-vous à ses soutiens le 17 septembre pour une conférence de presse.
La décision du Conseil constitutionnel ajoute aux craintes pour la stabilité de la Côte d’Ivoire. Rappelons que les violences qui ont suivi la déclaration de candidature d’Alassane Ouattara ont fait au moins 15 morts en août. Plus tôt ce lundi dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire, alors que la décision du Conseil n’avait pas encore été rendue publique, des manifestations et marches contre la candidature du Président Ouattara se sont soldées par des affrontements avec les forces de l’ordre.
Teria News