Les pourparlers se tiennent à Bamako et dans les capitales régionales du Mali. L’ensemble des » forces vives du pays « , partis politiques, société civile et groupes armés signataires de l’accord de paix, y ont été conviés pour jeter les bases de la transition à l’issue de laquelle le pouvoir doit être rendu aux civils.
Malick Diaw, Premier Vice-président de CNSP a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux à Bamako. « Depuis le 18 août 2020, nous arborons une nouvelle ère de l’histoire de notre pays », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « L’agenda du Comité national pour le salut du peuple est donc clair et précis. Il s’agit de contribuer à la reconstruction de notre pays à travers la garantie de la poursuite du processus démocratique. Cela passe forcément par des réformes audacieuses, profondes. Le temps presse, il faut aller vite. Cette étape de validation des thèmes de référence constitue la première phase de pause des jalons sur le devenir de notre nation. »
« La concertation nationale se poursuivra du 10 au 12 septembre 2020 [à Bamako] avec la participation des délégués régionaux et ceux de la diaspora », a ajouté Ismaël Wagué, le porte-parole du CNSP.
Des assises inclusives malgré l’absence remarquée de la CMA et le silence du grand Nord
Plus de 500 participants ont pris part à la table ronde. Toutefois, aucun représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion à dominante touareg, signataire de l’accord de paix de 2015 sensé mettre fin à la crise traversée par le Mali depuis 2012, n’était présent samedi. Dans un communiqué, la CMA a déclaré que « les mesures de confiance nécessaires à la construction d’un partenariat pour des responsabilités partagées ne sembl[aient] pas d’actualité ». Ainsi, tout en maintenant vouloir « collaborer avec le CNSP », la CMA dénonce un « dilettantisme peu rassurant » dans l’organisation de cette vaste concertation nationale.
Des discussions se sont également déroulées dans tout le pays. Mais Kidal, ville sous contrôle de l’ex-rébellion n’a pas répondu à l’appel, faute de compromis avec la CMA.
L’architecture de la transition
Il s’agit selon le CNSP de définir « les grands axes de la feuille de route de transition »: « l’architecture et les organes de transition », ainsi que la « charte de la transition ». En d’autres termes, il est principalement question de la durée de la transition et de la répartition des postes entre civils et militaires.
Une certaine cacophonie a caractérisé les discussions, chacune des parties prenantes étant soucieuse de faire part de ses propres préoccupations.
Des travaux préparatoires avant le cœur des pourparlers en fin de semaine prochaine
Les propositions seront transmises à un groupe d’une vingtaine d’ « experts » choisis par le CNP: enseignants, chercheurs, personnel administratif et également des militaires. Il seront chargés de faire la synthèse de ces propositions et de formuler les termes de référence définitifs des discussions de la semaine prochaine.
En effet, de jeudi à samedi prochain se tiendra la seconde phase de ces concertations nationales au cours de laquelle les questions centrales seront débattues.
En outre, samedi, le Président renversé, Ibrahim Boubacar Keita a été transféré vers Abu Dhabi pour des soins complémentaires après son hospitalisation consécutive à un accident vasculaire cérébral.
Teria News