Signe que les temps changent? Du jamais vu en tous cas en Mauritanie. Lundi, Mohamed Ould Abdel Aziz a été placé en garde à vue la veille d’une conférence de presse qu’il comptait organiser.

L’ancien Président mauritanien est gardé à vue dans la villa située dans l’enceinte de l’Ecole de la Police de Nouakchott.

De lourdes accusations pèsent sur l’ancien Chef d’État. Il est cité dans plusieurs affaires de détournement présumés de biens publics. Une commission parlementaire, chargée en janvier d’enquêter sur plusieurs dossiers touchant à sa gestion pendant ses années au pouvoir, a transmis début août son rapport à la justice mauritanienne. Après une enquête préliminaire, une instruction pourrait être ouverte. Au nombre de ces affaires figurent notamment, la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaine de l’État, la liquidation d’une société publique chargée de l’approvisionnement en denrées alimentaires, ou encore les activités d’une société chinoise de pêche. Sa famille et plusieurs anciens ministres ont été auditionnés et placés sous contrôle judiciaire.

Début juillet Mohamed Abdel Aziz avait refusé de répondre à une convocation de la commission parlementaire. Les députés mauritaniens ont alors voté fin juillet, une loi créant une Haute cour de justice, compétente pour juger le chef de l’État et les ministres en cas de « haute trahison ».

C’est par un coup d’État militaire que Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir en 2008, avant de remporter la présidentielle de 2009 et celle de 2014. Son successeur, le Président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été son chef de cabinet et ministre de la Défense.

Teria News