Le fils de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos a été condamné ce vendredi pour fraude et trafic d’influence.
À la tête du Fonds souverain angolais entre 2013 et 2018, José Filomeno dos Santos était accusé par la justice d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la banque centrale angolaise vers le compte londonien d’une agence du Crédit suisse.
3 autres hommes comparaissent aux côtés du fils de l’ancien Président angolais. Des complices présumés condamnés à des peines de quatre à six ans de prison. Sept ans étaient requis contre José Filomeno dos Santos. Tous quatre ont toutefois été acquittés du chef de blanchiment d’argent.
Cette condamnation est une des étapes marquante de l’ère Joao Lourenço. Depuis son accession au pouvoir en 2017, le successeur de José Eduardo dos Santos, pendant des années son ombre au sein du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), a acquis une réputation de coupeur de têtes dans sa lutte contre la corruption. Dans le cadre de ce combat, il a limogé tous les proches de son mentor, placés à la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays.
Mais les plus belles prises de Joao Lourenço sont les enfants dos Santos considérés comme intouchables. Isabelle dos Santos, la demi-sœur de José Filomeno dos Santos a ainsi été évincée, dès novembre 2017, du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol. La « femme la plus riche d’Afrique » est soupçonnée d’importants détournements de fonds publics, estimés à 5 milliards de dollars. Ses comptes bancaires ont été gelés en Angola et au Portugal.
Au delà de la vie politique angolaise, l’opération mains propres du Président Lourenço a des répercussions sur le contient. Après 38 ans au pouvoir, José Eduardo dos Santos voyait en lui un homme de confiance. Ses attentes déçues et les coups qui pleuvent sur ses enfants poussent les Chefs d’État africains à redoubler de prudence en passant la main, de peur que des cadavres soigneusement cachés soient déterrés par ceux-là même qui ont la clé de leurs boites à secrets.
Teria News