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Au Burundi, Évariste Ndayishimiye a prêté serment ce jeudi, 10 jours après le décès brutal de son prédécesseur Pierre Nkunrunziza et 2 mois avant la date initiale

Élu à l’issue du scrutin présidentiel du 20 mai dernier, Évariste Ndayishimiye devait prêter serment le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza.

« Je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi… », a déclaré le nouveau président du Burundi, du haut de la tribune du stade d’Ingoma à Gitega, la capitale administrative du pays.

Aucun chef d’État étranger n’a assisté à la cérémonie d’investiture

Élu à l’issue du scrutin présidentiel du 20 mai dernier, Évariste Ndayishimiye devait prêter serment le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza. Mais la disparition soudaine de son mentor le 8 juin a précipité les événements.

Pour prémunir le Burundi contre une période d’insécurité politique qui aurait pu déstabiliser un pays à l’histoire ponctuée de crises politiques, et d’une guerre civile qui a fait 300 000 morts entre 1993 et 2006, la Cour constitutionnelle a décidé vendredi 12 juin de la fin de l’intérim, assuré par le Président de l’Assemblée nationale. Ce, après un recours présenté par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

Le général Évariste Ndayishimiye s’est engagé à « poursuivre » « l’oeuvre » de son mentor politique

Bien qu’ayant évolué au cœur de l’appareil politique burundais pendant les vagues de répression les plus meurtrières du régime contre la population civile, le nouveau président est perçu comme plus tolérant que son prédécesseur, notamment par les partenaires internationaux dont les investissements ont chuté sous le règne de Pierre Nkurunziza.

Si le décès de ce dernier peut lui accorder une plus grande marge de manœuvre, de nombreuses questions demeurent sur sa capacité à se libérer de la tutelle du groupe de généraux qui tient les rênes pouvoirà réconcilier un pays encore traumatisé par la crise de 2015.

Évariste Ndayishimiye a la lourde tache de ramener « la paix entre les Burundais » et de sortir le pays du groupe des 3 États les plus pauvres au monde. La Banque mondiale estime que 75 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, contre 65 % à l’arrivée au pouvoir de Pierre Nkurunziza en 2005. Lors de sa campagne, le nouveau président avait fait de la lutte contre la pauvreté et du développement du Burundi son cheval de bataille.

Son défi le plus urgent sera toutefois l’épidémie de Covid-19. Alors que des rumeurs persistantes désignent le virus comme le responsable de la mort de Pierre Nkurunziza, beaucoup s’interrogent sur la politique sanitaire du général Ndayishimiye. Son prédécesseur avait maintenu les élections et refusé de confiner la population, en défendant que le Burundi était protégé du virus par la « grâce divine ».

Teria News

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