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Niger : Front syndical contre la présence des bases militaires étrangères

14 centrales syndicales exigent « le départ pur et simple de toutes les bases militaires étrangères et ce dans un bref délai, sinon elles seront responsables de ce qui leur arriverait ». Cette unité syndicale s’inscrit en force d’opposition à la gouvernance sécuritaire de Mohamed Bazoum.

Le Niger est lassé de pleurer ses morts, en particulier alors que le pays abrite plusieurs bases militaires étrangères. D’autant que, depuis le départ contraint de l’opération Barkhane du Mali et la crispation des relations entre Bamako et les chancelleries occidentales, le Niger a été élu point de chute privilégié des troupes occidentales basées sur le territoire malien. En présence d’un tel dispositif, difficile pour les populations d’accepter leur vulnérabilité aux attaques terroristes. En somme estime le collectif syndical, cette présence militaire étrangère pléthorique induit automatiquement une obligation de résultats qu’elle pêche jusqu’ici à remplir.

Le front syndical se mue en force politique

Après l’attaque du 10 février contre un convoi de l’armée nigérienne près de la frontière malienne qui a fait 17 victimes (selon un bilan révisé), 14 centrales syndicales rassemblées au sein du collectif « Unité d’Actions Syndicales du Niger » (UAS- Niger), ont décidé de faire front commun pour dénoncer l’inefficacité des troupes étrangères face aux exactions des groupes terroristes.  

« L’Unité d’Actions Syndicales du Niger condamne avec la dernière énergie les exactions commises sur les populations civiles et militaires par des groupes armés non étatiques qui continuent d’endeuiller notre pays et ce malgré la présence de plusieurs bases militaires étrangères installées sur notre territoire » et exige « le départ pur et simple de toutes les bases militaires étrangères et ce dans un bref délai, sinon elles seront responsables de ce qui leur arriverait. »

Par ailleurs, UAS- Niger estime qu’en plus de remettre en cause la pertinence de la présence militaire étrangère sur le sol nigérien, « ce nième drame pose véritablement le débat sur le détournement des fonds du ministère de la Défense nationale ».

Constitué samedi 18 février, ce front syndical rassemble quatre des cinq principales centrales syndicales nigériennes, soit l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN), la Confédération nigérienne du travail (CNT), l’Union générale des syndicats libres du Niger (CGSL-Niger) et l’Union syndicale et progressiste des travailleurs (USPT).

Cette unité syndicale s’inscrit en force d’opposition à la gouvernance sécuritaire de Mohamed Bazoum. Élu en 2021, le président nigérien essuie régulièrement de nombreuses critiques pour sa proximité avec les partenaires occidentaux et en particulier avec Paris dont il représente, avec le président tchadien de Transition Mahamat Déby, le dernier allié au Sahel. Un positionnement qui le place à contrecourant des aspirations souverainistes du peuple nigérien.

Teria News

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