Art & Culture

« Civilisations Noires » : l’aire culturelle Adja-Tado  

Fondée au XIIe siècle par Togbui Agni, l’aire culturelle Adja-Tado est l’une des plus brillantes civilisations de la côte du Golfe de Guinée, s’étendant de la région de Volta (Ghana) à la zone frontalière du Nigéria à l’Est du Bénin. Elle fut à l’origine des royaumes du Danxomè, d’Allada et de Hogbonu.

Poussés par des rivalités dynastiques ainsi que d’autres causes de migrations (économiques, sanitaires…), les princes de Tado ont fondé le groupe linguistique « Gbé » au Ghana (Ewe), au Togo (Guen, Adja) et au Bénin (Fon, Xwla, Xwéda, Guen, Adja, Goun) portant haut le flambeau civilisationnel Adja-Tado du XVe au XVIIe siècle à travers de puissants royaumes, notamment ceux du Danxomè, d’Allada, de Hogbonu.

Organisation du royaume

Le fondateur Togbui Agni, suite à l’exorcisation de famines et fortes mortalités à Ezamè (village autrefois situé sur le territoire du Togo), en devint le Roi sous la formule cabalistique « Ata ado mi », signifiant « l’enjambement de tous malheurs », ce qui justifia la nouvelle appellation « Tado ».

Ainsi naquit un système de chefferie basé sur le droit d’aînesse et organisé comme suit :

  • Le Togbui en tant que Chef suprême est souvent le plus âgé ou incarnant une grande sagesse ;
  • Les Edah ou Dah sont les dirigeants de la cour de l’aîné en charge de la diplomatie et des finances vis-à-vis des gnigbanfios ;
  • Le gnigbanfio règne sur de petites communautés incarnant à la fois l’autorité royale et religieuse ;
  • Le Ahouagan est en charge de la défense en qualité de Chef de guerre ;
  • Le Ebokonon conjure le mauvais sort, il est donc nanti une charge religieuse ;
  • Les hommes libres ou citoyens ;
  • Les prisonniers de guerre, non esclaves cependant soumis à une nouvelle autorité.

La spiritualité propre à cette civilisation est Vodoun ou animiste, répondant aux quatre éléments du cosmos que sont l’air, l’eau, la terre et le feu. Elle est bâtie autour de forces invisibles ou surnaturelles et les procédés qui permettent de communiquer et de rester en harmonie avec elles. Véritables conservatoires du passé, on y retrouve les cultes Sakpata (divinité de la variole), Ogoun (divinité du fer), Mami wata (divinité de l’eau), entre autres.

Déclin de l’aire Adja-Tado

Le flambeau de l’aire culturelle Adja-Tado fut porté jusqu’au XIXe avant son déclin dû à la colonisation.

Tado, en tant que berceau civilisationnel, accueille encore au mois de septembre de grandes retrouvailles devenues pèlerinages des fils et filles de tous horizons, en hommage au fondateur « Togbui Agni » et l’occasion de promouvoir les rythmes ancestraux « Achikpe, Kpanou, Atchimehoun, Sole, Gbadja et Gogohoun », devenus des patrimoines.

L’Eveilleur de Conscience Panafricaine

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