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11 février 1990 – 11 février 2020: anniversaire des 30 ans de la libération de Nelson Mandela

Le 11 février 1990, après 27 ans de prison, Nelson Mandela est libéré.

Condamné à perpétuité en 1964 pour « haute trahison et tentative de renversement par la force du gouvernement », il sera incarcéré dans plusieurs pénitenciers. D’abord sur l’île de Robben Island jusqu’à 1982, puis sera transféré à Pollsmoor, et enfin dans la prison Victor Verster, située dans la ville de Paarle, à une soixantaine de kilomètres au nord du Cap.

L’Afrique du Sud de l’Apartheid était sous la pression de l’Histoire. Suite à la chute de l’Union soviétique, les États-Unis qui s’en servaient de relai continental dans leur guerre par proxy avec l’URSS, n’ont plus aucune raison de supporter les crimes d’un allié qui entache leur image de superpuissance mondiale. La perte du soutien de Washington a contribué à contraindre l’Afrique du Sud à négocier avec le Congrès national africain (ANC), et à discuter de la libération de Mandela.

À sa sortie de prison Nelson Mandela est accueilli par une foule. 27 ans ne l’ont pas effacé de la mémoire des sud-africains grâce à la mobilisation de ses soutiens, dont son épouse Winnie Mandela. Prisonnier le plus célèbre de la seconde moitié du XXe siècle, Mandela était une star que la prison a mythifié et glorifié. Le monde du show business a aussi fait de Nelson Mandela son icône. En témoigne le concert donné en juillet 1988 au stade Wembley de Londres, à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, où se sont notamment produits Stevie Wonder et Whitney Houston. L’événement a été suivi par 72 000 spectateurs et 200 millions de téléspectateurs.

Ses choix contre-intuitifs, n’agréent pas les instincts humains de vengeance. Mandela sera incompris par une partie de la majorité noire sud-africaine, qui s’attendait à ce que ses ardeurs soient attisées par un héros va-t-en-guerre. Un seul mot de sa part aurait suffi à allumer un brasier. Au lieu de cela, Mandela prêche la paix et la réconciliation nationale.

Aujourd’hui l’Afrique du Sud est embourbée dans une crise économique et sidère le monde avec ses vagues de violences xénophobes. La dernière, en septembre 2019, faisait regretter à beaucoup leurs larmes et compassion pour son histoire. Malgré le travail de la Commission Vérité et Réconciliation créée par Madiba en 1995, leurs traumatismes mal-soignés, les sud-africains sont condamnés à répéter ce qu’ils sont subi. 30 ans après la libération de Nelson Mandela le cycle de la violence n’est toujours pas brisé dans la nation arc-en-ciel.

Nelson Mandela n’appartient pas seulement aux sud-africains, son aura dépasse leur seul roman national. Il est un prophète séculier, touché par une grâce. Celle qui lui a permis de sublimer la souffrance en la transcendant. Encore aujourd’hui il nous appelle à nous élever à son niveau d’humanité.

Teria News

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