MondePolitique

Guerre en Ukraine : Moscou admet le risque d’un affrontement direct Russie/OTAN

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères évoque un risque de confrontation directe entre l’OTAN et la Russie.

Alors que les combats font rage sur le terrain et que des images satellites américaines montrent l’arrivée vers Kiev d’un convoi militaire russe de 60 kilomètres de long, Moscou évoque le risque d’une escalade du conflit en un affrontement direct Russie/OTAN. En particulier au vu du soutien militaire de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine.

« Des risques, bien sûr, surviennent. Et, bien sûr, nous sommes extrêmement préoccupés par le sujet du programme de fourniture d’armes [à l’Ukraine, ndlr]. Tout est très dangereux dans cette situation. Rien ne garantit qu’aucun incident ne se produira »

Vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, dans une interview à la chaîne Rossiya 24

Ces propos interviennent trois jours après la mise en alerte par Vladimir Poutine des forces de dissuasion russes. « J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », avait déclaré le président russe à la télévision, impliquant donc l’arme nucléaire.

Toutefois, le vice-ministre russe dit tenir compte du refus de l’OTAN d’envoyer des troupes en Ukraine. « Il y a encore au moins un peu de bon sens dans les actions de l’OTAN », a-t-il commenté.

Appelant l’Occident à prendre en compte les intérêts de la Russie, Alexander Grouchko a rappelé l’épisode de la crise des missiles de Cuba, point d’orgue de la tension entre blocs au cours de la Guerre froide. « Il y a eu la crise des missiles de Cuba, quand il y avait le choix entre un bouton rouge et une ligne rouge. Néanmoins, il était alors possible de trouver un équilibre rationnel des intérêts, et aujourd’hui, le plus important est que les pays se rendent compte de leur intérêt et reconnaissent que chacun a des intérêts légitimes », précise le diplomate.

Si les alliés occidentaux de l’Ukraine ne déploieront pas de soldats dans le pays, l’UE a voté l’envoi d’armes, non plus seulement défensives, mais également offensives à Kiev. Une annonce mal accueillie par la Russie qui a par ailleurs tancé le ministre français de l’économie. « Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie, à Vladimir Poutine », avait lancé Bruno le Maire mardi matin. « Faites attention à votre discours, messieurs […] N’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles », a rétorqué l’ancien président russe Dmitri Medvedev, obligeant Bruno le Maire à faire marche arrière. Le terme de « guerre économique » était « inapproprié » et ne correspond pas à la « stratégie de désescalade » de la France, a-t-il corrigé. Ce vif échange montre que les risques d’escalade et de dérapage existent bel et bien, sinon sur le terrain militaire, du moins sur le front diplomatique.

Teria News

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page