Mali : Les questions derrière la libération d’un otage par le Front de libération de l’Azawad

Les rebelles Touaregs du Front de Libération de l’Azawad (ex CMA, CSP) revendiquent la libération d’un otage espagnol enlevé la semaine dernière dans le sud de l’Algérie par l’Etat islamique au Grand Sahara. L’annonce soulève des interrogations sur les liens entre l’EIGS et le FLA.  

Intervenue ce mardi, l’annonce des rebelles Touaregs maliens a créé la surprise. Les rebelles de l’ex-CMA, aujourd’hui refondu au sein du Front de libération de l’Azawad (FLA) déclarent avoir libéré un ressortissant espagnol de 60 ans enlevé le 14 janvier dans le sud de l’Algérie, plus précisément Tamanrasset. Gilbert Navarro avait été kidnappé par le groupe terroriste État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Le FLA affirme l’avoir recueilli dimanche des mains de ses ravisseurs et ramené dans une de leurs bases à Tinzaouatène, à la frontière algérienne, du côté malien.  

Si elles évoquent des négociations avec des cadres de l’EIGS et même le paiement d’une rançon, cette libération soulève des interrogations sur les liens entre l’organisation terroriste et les rebelles Touaregs. L’épisode tend en effet à appuyer les dénonciations régulières des autorités maliennes quant aux alliances opportunes existantes entre les deux groupes, souvent amalgamés par Bamako comme terroristes.

Le récit des évènements, tel que fait par le FLA, renforce le narratif selon lequel les rebelles Touaregs sont en mesure de contrôler les vastes étendues désertiques du nord-Mali et de protéger ses habitants, comme les ressortissants étrangers, des risques que font courir l’activité des groupes terroristes. Plus encore, cet épisode pourrait, en particulier s’il se reproduit, permettre de remporter la confiance de certains acteurs occidentaux et leur soutien dans la lutte contre l’État central malien. En outre, cette libération éclair par le FLA pourrait avoir pour objectif d’humilier les autorités maliennes en mettant en scène leur inaptitude à tenir un territoire sur lequel elles revendiquent une pleine souveraineté.

Teria News

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