Le Nigeria met un pied dans le club des BRICS+. Samedi, le Brésil a annoncé l’intégration d’Abuja comme pays partenaire. Une marche vers sa pleine adhésion future.
Moteur économique du continent africain, le Nigeria frappe à la porte des BRICS depuis plusieurs années et a manqué le tournant de Johannesburg en 2023 qui a pourtant vu l’adhésion de deux nations africaines : l’Egypte, autre poids lourd économique du continent et l’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. L’annonce, faite samedi, par le Brésil qui assure la présidence tournante de l’organisation, intervient donc comme un lot de consolation pour le Nigeria, mais aussi comme un encouragement.
Le statut de « pays partenaire » a été créé en 2024 lors du sommet de Kazan, un an après celui de Johannesburg qui a vu l’élargissement de la famille des BRICS à 4 nouveaux membres (Iran, Emirats Arabes Unis, Egypte, Ethiopie). Malgré l’acceptation de leur candidature la même année, l’Argentine de Javier Milei a décliné l’invitation et l’Arabie Saoudite n’a toujours pas ratifié son adhésion formelle au groupe. Suite à cet élargissement, les BRICS+ ont souhaité travailler à la consolidation de l’organisation face aux défis de la réorganisation économique et géopolitique de l’ordre mondial, tel qu’énoncés dans ses communiqués officiels. Mardi 7 janvier, le Brésil a toutefois annoncé l’adhésion pleine et entière de l’Indonésie comme 10e membre des BRICS. Moteur économique d’Asie du Sud-Est, sa candidature avait déjà été approuvée lors du sommet de Johannesburg.
Premier pays le plus peuplé d’Afrique avec 220 millions d’habitants, le Nigeria occupe fréquemment le sommet du classement des économies africaines, devant l’Afrique du Sud et l’Egypte. Et, les perspectives de croissance pour Abuja sont particulièrement prometteuses. Selon un rapport intitulé « The Path to 2075 » (Le chemin vers 2075) publié en décembre 2022, la banque d’affaires Goldman Sachs prédit que le Nigeria et l’Egypte, respectivement 31e et 35e puissances économiques globales en 2022, devraient se hisser aux 5e et 7e places du classement en 2075. À moyen terme, c’est-à-dire d’ici 2050, la banque anticipe même une ascension de l’Egypte au 12e rang et du Nigeria au 15e. Autant de projections qui attirent investisseurs et partenaires vers le pays. Toutefois, Abuja est confronté à de multiples défis. Sécuritaires avec les insurrections djihadistes de Boko Haram et de l’ISWAP, mais également le banditisme dans le centre du pays. De gouvernance avec la faiblesse de l’Etat fédéral et ses difficultés à fournir des services publics de qualité aux populations. Enfin, de cohésion nationale avec les mouvements sécessionnistes Igbo et Yoruba au sud-est et sud-ouest du pays.
Teria News