Niger : entre le CNSP et la société CNPC, un contentieux de 100 millions de dollars

Rien ne va plus entre la société chinoise CNPC et le régime militaire nigérien. Trois mois avant l’échéance d’un prêt de 400 millions de dollars, le CNSP réclame 100 millions de dollars à la compagnie pétrolière dans le cadre d’un redressement fiscal.

La lune de miel entre les autorités militaires de Niamey et la China national petroleum corporation (CNPC) est bel et bien terminée. Elle avait pourtant été scellée en avril dernier par un prêt de 400 millions de dollars accordés par la major pétrolière au CNSP du général Abdourahamane Tiani. Une bouffée d’air pour le régime, soumis à des mois d’intenses pressions sous-régionales dues aux sanctions de la CEDEAO, mais aussi internationales avec l’assèchement du flux d’aides budgétaires dont jouissait le pays avant la prise de pouvoir du CNSP en juillet 2023. Le prêt représentait une avance sur les revenus du pétrole sorti des puits d’Agadem vers le port béninois de Sèmè, à travers le pipeline Niger-Bénin, financé par le groupe chinois à hauteur de 4 milliards de dollars.  

Entre temps, les choses se sont détériorées entre les deux acteurs. D’abord, la crise du pipeline entre le Niger et le Bénin, à son apogée entre mai et juillet 2024, a vu, selon Niamey, un positionnement trouble de la CNPC, accusée par les autorités nigériennes de ne pas jouer franc jeu, voire même de favoriser la partie béninoise. Puis, en juillet dernier, la société chinoise a fait le choix d’interrompre ses activités à cause des menaces sécuritaires sur ses installations, notamment après l’attaque sur le pipeline perpétrée par Front patriotique pour la libération (FPL, constitué en réaction au coup d’État du 26 juillet et depuis rallié au CNSP). Fin 2024, la CNPC a de nouveau essuyé un revers avec la perte du bloc pétrolier de Bilma. Selon des révélations du journal Africa Intelligence, Niamey aurait ensuite entamé un processus de redressement fiscal contre la société nationale de raffinage de Zinder (Soraz) dans laquelle la la major pétrolière chinoise détient 60% des parts.

L’avance de 400 millions de dollars accordée en avril dernier à Niamey avait vocation à financer des projets sécuritaires, de développement agricole et de santé. La somme, qui arrive à échéance dans trois mois, devait être remboursée à la CNPC à partir des recettes de pétrole brut, avec un taux d’intérêt de 7 %.

Teria News

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