Bezalel Smotrich annonce que 2025 sera l’année de l’annexion de la Cisjordanie par Israël

« 2025 sera l’année de la souveraineté israélienne en Judée Samarie. » Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances et figure de proue de la coalition extrémiste de Benjamin Netanyahu annonce l’annexion de la Cisjordanie à l’horizon 2025.

Il est l’un des plus fervents défenseurs du grand Israël. Une vision expansionniste de l’État hébreu qui engloberait une partie de la Syrie, du Liban, de la Turquie et surtout, la Cisjordanie ou Judée Samarie palestinienne. En s’exprimant ainsi, Bezalel Smotrich dit tout haut ce que son chef de gouvernement pense tout bas depuis des années, ou à peine. Benjamin Netanyahu rêve d’annexer la Cisjordanie où son gouvernement encourage l’installation de colonies juives. Suprémaciste, Bezalel Smotrich considère que la création d’un État palestinien « met en danger l’existence d’Israël ».

Hormis Jérusalem-Est annexée, plus de 490 000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de 3 millions de Palestiniens.

L’élection de Donald Trump comme fenêtre d’opportunité   

« Le moment est arrivé… Le retour de l’administration Trump, nous en offre l’opportunité. » « Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’État d’Israël dans cette démarche ».

Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances

Le ministre des Finances, également chargé de l’administration civile de la Cisjordanie occupée aurait l’oreille de son Premier ministre bien que ce dernier se montre plus discret sur le sujet. En effet, selon la radio publique israélienne, Benyamin Netanyahu et ses conseillers « travaillent également sur la question ».

Depuis l’élection de Donald Trump, le chef de gouvernement israélien aurait déjà eu trois appels téléphoniques avec le successeur de Joe Biden et entend bientôt lui envoyer un émissaire à Mar-a-Lago. La résidence de Floride du président élu rafle ainsi la vedette à la Maison Blanche d’un Joe Biden en fin de mandat et devient le centre politique du pays.

La coalition de Benjamin Netanyahu, dominée par des ministres d’extrême droite a été galvanisée par la victoire de Donald Trump le 5 novembre dernier. D’autant, que le 47e président des États-Unis a d’ores et déjà nommé son ambassadeur à Jérusalem. Mike Huckabee, évangéliste et sympathisant du projet de colonisation de la Cisjordanie est en effet l’élu de la prochaine administration américaine.

Quelle direction prendra la politique de Donald Trump au Proche-Orient ?

Comment Donald Trump alliera-t-il les intérêts des évangélistes américains, membres de sa base électorale avec ceux d’une partie substantielle des musulmans et arabes-américains, 42% dans la ville de Dearborn, à avoir voté pour lui ? Probablement en satisfaisant les premiers et en ignorant les seconds. Les uns soutiennent en effet Israël quoique son exécutif décide dans ses différents fronts contre ses voisins gazaouis et libanais. Quant aux autres, ils attendent de Donald Trump qu’il fasse peser tout le poids politique des États-Unis dans les négociations en faveur d’un cessez-le-feu régional.

Outre les convictions de son entourage, le retrait du Qatar de sa position de médiateur, intervenu dans la foulée de l’élection de Donald Trump, est un mauvais signal pour la paix. En effet, Doha qui renvoie dos-à-dos Israël et le Hamas pour leur mauvaise foi dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages, était le canal de discussion instauré par Washington et Tel-Aviv. Pays hôte de la branche politique du Hamas, le Qatar a également financé l’administration de la bande de Gaza par l’organisation islamiste. Depuis 2014, l’émirat gazier a ainsi versé plus d’un milliard de dollars au Hamas. Ceci, avec la bénédiction d’Israël qui y voyait un moyen d’affaiblir le Fatah en Cisjordanie au profit de son frère ennemi et d’en faire son « interlocuteur » aussi incontournable qu’inacceptable afin de mieux discréditer la cause palestinienne.

En 2020, un projet analogue avait déjà été initié par le dernier gouvernement de Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien avait toutefois effacé ses ambitions devant l’effort diplomatique de la première administration Trump en faveur de la normalisation des relations d’Israël avec quatre pays arabes dans le cadre des accords d’Abraham.

Teria News

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