Législatives au Sénégal : le convoi d’Ousmane Sonko violemment attaqué

En campagne dans le centre du pays en vue des législatives du 17 novembre prochain, le convoi d’Ousmane Sonko a été attaqué par des partisans de l’opposition, mercredi 30 octobre. Allié du Pastef, l’ancien ministre Malick Gakou, a eu le bras cassé.

Loin d’un acte isolé, les évènements de Koungheul s’inscrivent dans un climat politique tendu, marqué par la violence verbale et physique des différents camps de l’échiquier politique, en campagne pour le scrutin législatif du 17 novembre prochain, envers leurs adversaires.

Mercredi, alors qu’il se rendait dans cette localité du centre du pays pour battre campagne en tant que tête de liste du Pastef, le convoi d’Ousmane Sonko a été violemment pris à partie par des opposants à coup de jets de pierre. Si le Premier ministre sénégalais en est sorti indemne, ce ne fut pas le cas de Malick Gakou. Ancien ministre et allié du Pastef en sa qualité de président du « Grand Parti », il a réchappé des échauffourées le bras cassé.

Une campagne émaillée par des actes de violence

« La violence n’a pas sa place dans une élection. À Koungheul, ils ont essayé et ils n’ont fait qu’essayer parce que, franchement, attaquer (…) le Pastef est un suicide »

Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais sur les réseaux sociaux

Avant l’épisode de mercredi, le siège de la coalition Samm Sa Kaddu du maire de Dakar, Barthélémy Dias, a été la cible de vandales. Lundi, soit au lendemain du coup d’envoi de la campagne, les locaux ont été dégradés, des véhicules et vitres cassées jusqu’à provoquer un incendie.

Pourtant, alors que les tensions apparaissaient déjà au sein de la classe politique sénégalaise, vendredi 25 octobre, Bassirou Diomaye Faye avait appelé à « éviter les dérives » pouvant entacher le processus électoral. Le président sénégalais a, à cette occasion, rappelé qu’il est le président de tous les Sénégalais, ceux qui ont voté pour lui comme ceux qui lui ont préféré un autre candidat en mars dernier. « J’invite tous les Sénégalais, en particulier les acteurs politiques, quel que soit leur bord, à éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes. Ce n’est pas ici que nous devons exprimer nos divergences. Nous devons, tous, collectivement préserver ce que nous avons de plus précieux, à savoir notre stabilité et notre démocratie. », avait-il invité.

La gouvernance de l’APR, enjeu principal du scrutin

Les Sénégalais sont appelés aux urnes dimanche 17 novembre pour élire une nouvelle Assemblée nationale. Porté au pouvoir en mars dernier à l’issue d’une puissante mobilisation sociale contre les dérives autoritaires de l’ancien régime (pointant alors les canons de l’exclusion contre ses adversaires), et la volonté de l’ancien président Macky Sall de se maintenir au pouvoir au-delà du terme constitutionnel de son mandat, le couple exécutif Diomaye Sonko cherche à acquérir une large majorité pour dérouler son programme législatif.

Seulement, outre les réformes promises par le Pastef, le parti et son président Ousmane Sonko, entendent amener les responsables présumés de détournements publics massifs, mis en lumière lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre dernier, à rendre des comptes. À cet égard, « plus de 1.000 milliards de francs CFA ont été retrouvés dans le compte bancaire d’un dignitaire du régime de Macky Sall », a affirmé le Premier ministre lors d’un meeting tenu dimanche à Thiès. Or, dénonce-t-il, plusieurs figures de l’ancien régime, indexées par les audits, se portent candidats pour bénéficier de l’immunité parlementaire. Alors que celle-ci peut être levée par un vote des députés à la majorité absolue, la poursuite des coupables de corruption, anciens ministres, hauts fonctionnaires, jusqu’au président Macky Sall, apparaît comme le véritable enjeu de ces élections législatives et sous-tend le climat politique particulièrement tendu de ces dernières semaines.

Teria News

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