Le Burkina Faso rappelle tous ses diplomates en Côte d’Ivoire

Rien de va plus entre Ibrahim Traoré et Alassane Ouattara. Le Burkina Faso a rappelé tous ses diplomates en Côte d’Ivoire. Victime d’un complot international visant à déstabiliser le régime, Ouagadougou avait dénoncé, le 23 septembre dernier, l’implication de puissances régionales.

La crise entre le régime d’Ibrahim Traoré et celui d’Alassane Ouattara a-t-elle atteint son paroxysme ? Le Burkina Faso a rappelé tous ses diplomates en poste en Côte d’Ivoire.

Cette mesure est intervenue quelques jours avant la convocation de la chargée d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Justine Gosse, le 30 septembre dernier par Dieudonné Désiré Sougouri, directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur. Mais surtout, la décision de Ouagadougou est une réaction à l’implication présumée de son voisin dans la tentative de déstabilisation dénoncée par le ministre de la Sécurité il y a deux semaines.

Dans une allocution filmée, Mahamadou Sana détaillait les ramifications nationale, régionale et internationale d’un complot contre le régime d’Ibrahim Traoré impliquant une multiplicité d’acteurs aux profils divers (militaires, politiques, hauts fonctionnaires). Cité dans le dossier, l’ancien président de la Transition et chef du MPSR1, Paul-Henri Sandaogo Damiba, fait, à cet égard, l’objet d’une demande d’extradition du Togo, où il réside depuis sa destitution par Ibrahim Traoré en septembre 2022. Pays voisin du Burkina Faso et en froid avec Ouagadougou depuis lors, la Côte d’Ivoire avec laquelle de nombreux incidents frontaliers ont été signalés, est souvent citée par le président burkinabè comme la base des entreprises de déstabilisation contre son régime. À ce titre, le pays et ses autorités sont pointées du doigt par Ouagadougou dans le complot dévoilé par Mahamadou Sana. Signe de l’intensité des tensions diplomatiques : les deux voisins n’ont plus d’ambassadeur en poste depuis deux ans. En effet, la mission de l’Ivoirien Kapieletien Soro s’est achevée à Ouagadougou, sans qu’il ne soit remplacé, en septembre 2021. Il en est de même pour son homologue burkinabè, Mahamadou Zongo, affecté à Abidjan jusqu’en novembre 202, sans successeur.

La mesure décidée par les autorités burkinabè aurait, selon le magazine Jeune Afrique, été actée sans en informer Abidjan.

Teria News

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