Le brut nigérien coule sans entraves au port de Sèmè mais la frontière entre les deux pays reste fermée. Les ministres des Affaires étrangères du Bénin et du Niger se sont rencontrés pour accélérer la normalisation des relations entre les deux voisins. C’était en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le grand ballet diplomatique annuel de l’Assemblée générale onusienne est certes, l’occasion pour les États d’exposer leur vision du monde. Historiquement, il s’agit d’un exercice particulièrement prisé par les pays du Sud qui disposent de peu de relais médiatiques aussi puissants que le Nord, leur permettant d’exprimer leurs griefs contre l’ordre mondial à la face du globe. Mais ce rendez-vous saisonnier est également, pour les dirigeants et diplomates, une opportunité de profiter de la concentration unique de décideurs en un même endroit pour tisser des liens, dialoguer et désamorcer des crises dans le cadre de rencontres bilatérales informelles.
À l’instar de l’Indien Narendra Modi qui s’est félicité sur X de ses multiples tête-à-tête en marge de l’Assemblée générale, le ministre béninois des Affaires étrangères a tiré profit de la présence de son homologue nigérien, Bakary Yaou Sangaré, pour poursuivre les discussions sur la normalisation des relations entre leurs deux pays.
Au cours d’une rencontre élargie à leurs collaborateurs respectifs vendredi 27 septembre, ont été abordées les étapes futures d’une normalisation effective. Ainsi, les deux États travailleraient-ils à l’organisation de rencontres officielles entre les états-majors des deux pays ou entre les deux ministres des Affaires étrangères à Niamey ou Cotonou.
Depuis juillet et la visite au Bénin d’une délégation nigérienne conduite par le ministre de l’Intérieur Mohamed Toumba, un dégel a été amorcé dans la crise de confiance qui mine encore les relations entre les deux voisins. Outre la reconnaissance par Niamey de l’ambassadeur du Bénin au Niger, qui a déjà présenté les copies figurées de ses lettres de créances, le chargement du pétrole d’Agadem a repris dans le terminal pétrolier de Sèmè. Vendredi même, 50 000 tonnes de brut ont pris le chemin de la Malaisie. Toutefois, la frontière entre les deux pays reste fermée côté nigérien.
Teria News