Cotonou convoque l’ambassadeur du Burkina Faso pour explications. Suite aux allégations du président Ibrahim Traoré, selon lesquelles le Bénin servirait sciemment de base-arrière à des terroristes visant à déstabiliser le Burkina, les autorités béninoises disent leur indignation.
Jeudi dernier, devant une salle chauffée à blanc et acquise au régime du MPSR2, nom du groupe militaire qui a pris le pouvoir en septembre 2022 au pays des hommes intègres, le président Ibrahim Traoré à lâché les coups contre ses voisins. D’abord, la Côte d’Ivoire. Puis, le Bénin, accusé par le chef militaire d’abriter deux bases militaires servant de camp d’entrainement, de sanctuaire et de base-arrière à des terroristes dont l’objectif serait de déstabiliser le Burkina Faso. Ouagadougou appuyait ainsi les allégations du Niger du général Tiani, lequel en a fait un casus belli diplomatique avec Cotonou, brandissant cet argument comme une menace sécuritaire qui justifie la fermeture de la frontière partagée avec son voisin du sud, malgré la réouverture de cette dernière par Cotonou après la levée des sanctions communautaires imposées par la CEDEAO au lendemain du putsch du 26 juillet 2023.
« Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Il y a bel et bien à Abidjan un centre des opérations pour déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier et nous ferons les preuves les jours suivants. Nous vous montrerons des preuves physiques. Vous allez comprendre de quoi nous parlons. Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin, il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. »
Ibrahim Traoré, président burkinabè
Ce mardi 16 juillet, l’ambassadeur du Burkina Faso près le Bénin, résidant à Accra, a été reçu par le ministre béninois des Affaires étrangères pour explications. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité », avait déjà réagi le porte-parole du gouvernement béninois Wilfried Léandre Houngbédji, quelques heures après l’onde de choc provoquée par les déclarations d’Ibrahim Traoré.
C’est pour enfoncer le clou et exprimer, une nouvelle fois, par des canaux diplomatiques officiels, l’indignation du Bénin, que Shegun Adjadi Bakari a convoqué son homologue burkinabè.
Teria News